Cherif Rahmani a insisté sur la diversification des partenaires, citant les Américains dans les tracteurs, les Qataris dans la sidérurgie, les Français dans l'automobile et les Finlandais dans le machinisme agricole. La société CMA-Sampo de Sidi Bel-Abbès va doubler, cette année, sa capacité de production, pour passer de 500 à 1 000 moissonneuses-batteuses de nouvelle génération. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement lors d'une conférence de presse, en présence de l'ambassadrice de la Finlande en Algérie et du président de la société Sampo actionnaire à hauteur de 38% dans la société CMA-Sampo. La société a été dimensionnée initialement pour un programme de production de 500 moissonneuses-batteuses par an, souligne un communiqué du ministère de l'Industrie. À partir de cette année, l'entreprise double sa capacité de production, pour atteindre 1 000 moissonneuses-batteuses, avec un investissement estimé à 250 millions de dinars. Pour rappel, le gouvernement a lancé un programme de renouvellement de la totalité du parc de 8 500 moissonneuses-batteuses, dont l'âge dépasse les 20 ans, pour réduire les pertes de grains lors des campagnes moisson-battage évaluées à 25% en moyenne par machine, soit près de 15 millions de tonnes par campagne. L'acquisition de nouvelles moissonneuses-batteuses sera financée à hauteur de 70% par l'Etat. Chaque agriculteur, qui accepte de remplacer sa machine, aura droit à un soutien de l'Etat à hauteur de 60% du prix de la nouvelle machine, 10% comme prime à la casse et le reste, soit 30% du prix sous forme de paiement cash ou en leasing. La société CMA-Sampo de Sidi Bel-Abbès a été créée à Sidi Bel-Abbès le 27 juillet 2010 entre la firme finlandaise Sampo-Rosenlew (38%) et les entreprises publiques, le complexe de machinisme agricole (36%) et la société de commercialisation du matériel agricole (27%) pour la fabrication d'une moissonneuse-batteuse de nouvelle génération. Ce partenariat a redynamisé le complexe de machinisme agricole qui était pratiquement à l'arrêt pendant trois ans. “Aujourd'hui, la société dégage même des excédents", souligne le président du directoire de la SGP-Equipag, Bachir Dehimi, précisant que le taux d'intégration pourra atteindre 63% avec le doublement de la production. Le ministre de l'Industrie a relevé que l'industrie mécanique est une industrie structurante. Elle apporte une valeur ajoutée, à travers l'intégration. Cherif Rahmani a insisté sur la diversification des partenaires, citant les Américains dans les tracteurs, les Qataris dans la sidérurgie, les Français dans l'automobile et les Finlandais dans le machinisme agricole. “Il n'y a pas de monopole", a souligné le ministre, qui affirme privilégier “le transfert de savoir-faire". L'objectif est de faire de la substitution à l'importation, de la création d'emploi et de répondre à la demande nationale. D'autres projets de partenariat international seront concrétisés afin de densifier le tissu industriel, sans fournir, toutefois, de détails sur les filières concernées. Le ministre de l'Industrie précise également que le privé algérien n'est pas exclu. “On n'est plus dans le clivage public-privé", a-t-il insisté. M. R.