La rencontre a rassemblé des historiens, politiciens et entrepreneurs qui ont évoqué les grands moments d'“amitié" entre les deux pays. Présente à cet anniversaire, la fille de Mustapha Müller a apporté un joli témoignage sur son père qui a créé un “lien particulier avec l'Autriche". “Cette relation est ancienne. Elle date depuis la guerre de l'indépendance", a annoncé Fatiha Akkab, représentante du ministère de la Culture. Cette déclaration a été faite, jeudi dernier, à la salle Frantz-Fanon (Oref), lors d'un séminaire sur la célébration du cinquantenaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l'Algérie et l'Autriche. Et d'ajouter : “Nous voulons approfondir les relations culturelles entre les deux pays et consolider davantage ces rapports." Sous le thème “les moments forts des relations Algérie-Autriche", ce séminaire a été organisé par le ministère de la Culture et l'ambassade d'Autriche en Algérie. Tout au long de la journée, plusieurs volets de cette relation bilatérale ont été évoqués par des intervenants dans le domaine historique, politique et économique. Pour sa part, l'ambassadrice d'Autriche à Alger, Aloisia Worgetter, a estimé que “la relation est très profonde entre nos deux pays et elle connaît une nouvelle dynamique depuis la visite de Abdelaziz Bouteflika à Vienne en 2003". Cette “amitié" entre les deux pays existe depuis “la guerre de l'indépendance. L'Autriche avait voté contre la guerre en Algérie. Les Autrichiens étaient contre les Français", a fait savoir Johann Moser (président de l'association d'amitié austro-algérienne) sur la solidarité autrichienne avec la cause algérienne. Dans son intervention, le conférencier est revenu sur cette association qui vise à “renforcer les rapports entre les deux pays. Nous avons de nombreux projets, comme la publication de livres, des tournois sportifs, et nous allons aussi intervenir dans des universités algériennes pour parler de ces relations", a-t-il indiqué. Concernant le chapitre sur le “multilatéralisme durant les années 1960-1970", l'ancien ambassadeur Georg Lennkh est revenu sur “l'Algérie pendant les années Kreisky". “L'ambassade d'Autriche à Alger est parmi les premières dans le pays. Elle a été créée en 1967. Mais celle de l'Algérie en Autriche a été réalisée bien plus tard. Les relations à cette époque étaient maigres politiquement", a rappelé l'ancien ambassadeur. Et de préciser : “Mais le chancelier Kreisky a changé les choses lors de sa rencontre avec Boumediene. Son combat pour la Palestine l'a rapproché du président algérien. Cette relation a été approfondie et elle a permis de régler beaucoup de choses à l'ONU." Pour la célébration de cet anniversaire, Rachida Müller (fille de Mustapha) a été invitée pour faire revivre la mémoire de son père qui a créé “un lien particulier avec l'Autriche". Fondateur du réseau “de rapatriement des légionnaires", il a fait déserter “cinq mille hommes vers le Maroc. La légion étrangère était la main de fer de l'armée française. Après qu'ils eurent quitté le pays, les déserteurs ont dénoncé les crimes du colonialisme français", a témoigné Rachida Müller. Et de conclure : “La guerre de Mustapha était à travers ses écrits et ses photos." Le dernier volet de ce séminaire était porté sur “les relations économiques". Le conseiller commercial à l'ambassade d'Autriche, Markus Haas, a souligné à ce sujet que “nos relations économiques se sont consolidées en 1978, lors de la création du bureau de l'économie extérieure à l'ambassade". Selon le conseiller commercial, l'Algérie est “le premier partenaire au Maghreb et le deuxième en Afrique. Douze filiales d'entreprises sont présentes, notamment dans le domaine ferroviaire, métallurgique et le bâtiment". à cette occasion, des hommes d'entreprises autrichiens étaient présents pour présenter leurs “futurs projets d'investissements" dans le pays. à ce sujet, l'ambassadrice a signalé que “les relations économiques entre les deux pays permettront l'émergence de partenariats basés sur le transfert de savoir-faire dans divers secteurs". Présent au séminaire, le député Lamine Osmani a déclaré que le “parlement a décidé de créer officiellement un groupe parlementaire sur les relations autrichiennes". H M