Un communiqué du ministère de l'Intérieur, rendu public hier en début de soirée, a fait état d'un bilan provisoire de l'opération indiquant que 685 travailleurs algériens et 107 étrangers ont été libérés des mains des terroristes et qu'un lourd arsenal de guerre a été récupéré. Les forces spéciales de l'ANP ont donné, hier matin, l'assaut final contre les derniers éléments du groupe terroriste qui a pris en otage les travailleurs du site gazier d'In Amenas. Les terroristes détenaient encore un groupe de sept otages. Après 72 heures, les forces spéciales ont investi le lieu où s'étaient retranchés les ravisseurs avec les otages comme boucliers. Malheureusement, les terroristes ont mis à exécution leur menace en tuant les sept otages. Les soldats ont éliminé les derniers 11 terroristes restants alors que la veille, ils en ont abattu 18, selon le bilan officiel. Dans leurs témoignages, les premiers rescapés ont estimé le nombre des terroristes à une trentaine, lourdement armés. Ils ont commencé leur sale et sanglante besogne dès leur incursion dans le site. Ils ont ainsi exécuté quelque 27 employés, algériens et étrangers. Les terroristes voulaient prendre les expatriés et quitter le site. L'intervention de l'armée se soldera par la neutralisation de plus de la moitié d'entre eux et la libération de plus de 600 otages de différentes nationalités. Les autres ont réussi à se retrancher dans un bâtiment avec la couverture, dans leur repli, des otages qui n'ont pas pu s'enfuir. Pendant tout le temps que dura la prise d'otages, médias et officiels étaient intoxiqués par les djihadistes via leurs canaux habituels, l'agence mauritanienne d'information ANI et à un degré moindre, la chaîne Al-Jazeera. Les chancelleries sont prises de panique alors que des responsables de pays ayant des ressortissants travaillant sur le site commençaient à hausser le ton et à émettre des réserves sur l'opération des forces de l'ANP alors qu'ils étaient en contact permanent avec les autorités algériennes. C'était compter sans la détermination des terroristes à aller jusqu'au bout de leur logique suicidaire après l'échec de leur tentative d'enlever les étrangers. Seules les voix française et américaine étaient modérées. Les terroristes ne voulant pas écouter raison, les éléments des forces spéciales ont alors donné l'assaut final en début de matinée. Il dura jusqu'à 15h. Leur lente évolution est due, sans doute, à la présence des otages dont il fallait tout faire pour préserver leur vie et au fait que les terroristes avaient miné le site en plusieurs endroits. D'ailleurs à peine les terroristes éliminés, les militaires ont commencé le déminage, selon un communiqué de Sonatrach. Le communiqué officiel n'est tombé qu'en début de soirée. Il a fait état de 32 terroristes éliminés et déploré le décès de 23 victimes. Mais ce bilan, précise le ministère de l'Intérieur, est provisoire. L'opération s'est soldée, indique le communiqué, par la libération de 685 travailleurs algériens et 107 étrangers, l'élimination des 32 terroristes, dont 3 Algériens, et le décès de 32 victimes. Les forces spéciales ont, par ailleurs, récupéré l'arsenal détenu par les terroristes. Il s'agit de 6 fusils-mitrailleurs (FMPK), 21 fusils PMAK, 2 fusils à lunettes, 2 mortiers 60 mm avec roquettes, 6 missiles de type C5 60 mm avec rampes de lancement, 2 RPG7 avec 8 roquettes, 10 grenades disposées en ceintures explosives ainsi que des munitions et des explosifs et des tenues militaires étrangères. Un arsenal qui dénote des intentions des ravisseurs, de l'ampleur et du volume des armes issues des stocks libyens tombées entre les mains des groupes terroristes qui écument la région du Sahel. D B