Si la multiplication des nouvelles communes aura permis d'éviter le déplacement pour la délivrance des documents d'état civil, les populations retournent à la case départ, dans la mesure où tous les citoyens nés avant 1965 se trouvent forcés depuis plus d'une année à s'adresser de nouveau à leurs communes de naissance pour se faire délivrer le fameux acte de naissance n°12. Après les nombreux découpages administratifs opérés par les pouvoirs publics depuis les années 70 pour la création de nouvelles communes et rapprocher – soi-disant – les municipalités de leurs administrés, les citoyens de Kabylie étaient tout heureux de s'adresser aisément à leurs nouvelles communes pour régler toutes sortes de tracasseries administratives, à commencer par l'épineux problème de délivrance des pièces d'état civil. C'est ainsi que des milliers de citoyens résidant dans les nouvelles communes étaient tout heureux de cet effort de décentralisation qui leur permettait d'obtenir rapidement des pièces d'état civil les plus élémentaires auprès des nouvelles APC, du traditionnel certificat de résidence jusqu'au fameux “acte de naissance n°12" qui est devenu au fil du temps un véritable casse-tête chinois pour une grande partie de la population. Et si la multiplication des nouvelles communes aura permis d'éviter durant de longues années de longs déplacements pour la délivrance des documents d'état civil, ces mêmes populations retournent à la case départ, dans la mesure où tous les citoyens nés avant 1965 se trouvent forcés depuis plus d'une année à s'adresser de nouveau à leurs communes de naissance pour se faire délivrer le fameux acte de naissance n°12. C'est ainsi qu'à titre d'exemple, les citoyens des nouvelles communes d'Aït Yahia, Iferhounène, Illiltène, Ouacif, Ath Yanni et Iboudrarène sont obligés de rallier Aïn El-Hammam pour prétendre au fameux acte de naissance n°12, ceux des Ath Douala, Aït Mahmoud et Ath Aissi dépendent désormais de Larbaâ Nath Irathen, ceux de Tizi Ghennif, Aït Yahia- Moussa, Aïn Zaouïa s'en iront jusqu'à Draâ El-Mizan, et les exemples sont nombreux quant aux milliers de citoyens qui sont contraints d'effectuer des kilomètres et des kilomètres pour prétendre à une simple pièce d'état civil qui relevait – il y a quelques mois à peine – d'une simple formalité assurée auprès de la mairie du coin. Aux dernières nouvelles, les anciens registres d'état civil qui avaient été légués par les anciennes “communes mixtes" et les “communes-mères" aux nouvelles APC ont rebroussé malheureusement chemin à des fins d'informatisation. Alors vogue la galère et bonjour les dégâts pour de nombreux citoyens de Kabylie qui se trouvent contraints d'effectuer souvent de longs trajets de leurs communes de résidence vers leurs anciennes communes de naissance pour aspirer à cet acte de naissance providentiel, encore que la tâche est beaucoup plus complexe pour les demandeurs qui résident hors de la wilaya de Tizi Ouzou ou encore à l'étranger et qui ne savent pas toujours à quel saint se vouer. “Durant ces dernières années, tout était simplifié pour la délivrance des pièces d'état civil dans les nouvelles mairies, mais depuis quelque temps c'est un véritable calvaire pour les personnes âgées qui sont obligées de s'adresser à leurs communes d'origine pour obtenir un acte de naissance. C'est vraiment le monde à l'envers", nous dira un citoyen de Taguemount Azzouz, obligé depuis quelque temps de se déplacer jusqu'à Larbâa Nath Irathen pour prétendre à un acte de naissance. “Ces dernières années, ma famille arrivait facilement à m'obtenir mes actes de naissance et ceux de mes parents à l'APC d'Ouacif, mais maintenant il faut aller jusqu'à Aïn El-Hammam", avoue amèrement un citoyen de Tikichourt, qui réside depuis longtemps à Alger. “Heureusement qu'un employé communal a été détaché par notre APC pour recueillir toutes les demandes d'actes de naissance et se déplacer une fois par semaine jusqu'à Aïn El-Hammam pour ramener les fameux documents", nous dira un autre citoyen d'Illiltène, un procédé en cours dans des communes et certains tribunaux de la wilaya de Tizi Ouzou pour atténuer quelque peu la souffrance des citoyens qui implorent depuis quelques années déjà l'informatisation des registres d'état civil dans toute la wilaya, mais qui, en attendant, souffrent réellement le martyre par la faute d'une administration inerte et en tout cas de plus en plus sclérosée. Jusqu'à quand le bout du tunnel ? M H