Pour l'équipe nationale de football, l'équation est simple : il faut aligner deux victoires de suite contre le Togo et la Côte d'Ivoire pour espérer passer au second tour. Avec une seconde défaite, les Togolais seraient éliminés de la CAN, il restera la Côte d'Ivoire et la Tunisie en course en concurrence avec l'Algérie. Du coup, la rencontre Algérie-Côte d'Ivoire sera une finale avant la lettre pour les Algériens. Mais avant, il faut d'abord battre, samedi, le Togo qui a montré de bonnes choses contre les Ivoiriens et qui jouera exactement avec le même objectif, c'est-à-dire tenter d'engranger une série de deux victoires. Les Verts ont-ils les moyens en fait de revenir dans la compétition après cette défaite douloureuse contre la Tunisie ? Lors de la CAN-2010, les Algériens avaient débuté le tournoi dans les mêmes conditions avec une défaite dès l'entame de la compétition. Un cinglant trois à zéro contre le Malawi, mais cela ne les pas empêchés d'atteindre ensuite les demi-finales après avoir battu le Mali, fait match nul contre l'Angola et, surtout, terrassé la Côte d'Ivoire. C'est dire donc qu'en football, tout est possible et rien ne sert aujourd'hui de condamner les Verts au purgatoire alors qu'il reste des matches à jouer. En revanche, si les Verts veulent renverser la vapeur et espérer maintenir une chance de qualification, ils doivent surtout se départir de cette prudence coupable avec un système tactique ultradéfensif où Guedioura-Mostafa et Lacen se marchent sur les pas. Le coach Halilhodzic, pourtant, dit-on, adepte du football offensif, a trop respecté cette équipe tunisienne, il l'a trop calculée comme on dit pour en faire un épouvantail, alors que sur le terrain, tout le monde aura remarqué que la bande à Trabelsi n'avait rien d'un foudre de guerre. La Tunisie était prenable et largement à la portée des Verts si ces derniers avaient fait preuve d'un minimum de culot. Avec un schéma tactique en 4-4-2, avec deux attaquants de pointe, à savoir Slimani et Soudani, l'EN aurait eu plus d'opportunités de but, d'autant plus que dans la construction Lacen-Guedioura, Feghouli et Kadir sont capables d'assurer sans l'aide d'un Mostafa dont on ne comprend toujours pas l'utilité tactique si ce n'est celle de tenter inutilement de casser le jeu adverse. Halilhodzic devrait penser à mieux exploiter les qualités offensives de Feghouli en le replaçant à droite comme à Valence et remettre un gars comme Kadir dans l'axe, c'est-à-dire en qualité de meneur de jeu, son poste de prédilection. C'est au prix de changements audacieux que les Verts peuvent retrouver leur efficacité. De toute façon, Halilhodzic n'a plus le choix. Contre le Togo, seule la victoire peut sauver les Verts de la déroute. Il doit donc trouver des solutions tactiques à une équipe qui ne marque plus car beaucoup plus préoccupée par la qualité de l'adversaire que par ses propres capacités de jeu. S. L.