Mille deux cents participants, chefs d'entreprises publiques et privées, sans distinction, représentants d'institutions et d'organisations patronales, centres de recherche et universitaires de tout l'ouest du pays, etc., pour lancer les débats autour de la conférence sur la production industrielle nationale. Tel est l'évènement qui s'est tenu ce dimanche à l'hôtel Le Méridien d'Oran, en présence du ministre de la PME et de la Promotion de l'investissement, Chérif Rahmani, et de Sidi-Saïd, SG de l'UGTA, qui ont lancé face à ce parterre de participants les grands axes de la future politique industrielle nationale amenée à “construire une industrie nationale forte", comme l'indiquait l'intitulé de la rencontre. Pour le ministre Rahmani, la démarche gouvernementale doit s'appuyer sur une stratégie impliquant tous les acteurs économiques, et plus particulièrement “l'entreprise et les entrepreneurs à même de transformer l'économie algérienne en une puissance économique régionale", dira le ministre, non sans évoquer la nécessité de passer par une thérapie de choc, souligne-t-il, eu égard à la situation actuelle, c'est-à-dire une faible contribution du secteur industriel au PIB qui n'est que de 5% ! Et une infime croissance industrielle hors hydrocarbures de 0,8% seulement. Face à l'évocation qu'il a faite des 5 axes déterminants à mettre en place pour transformer la production nationale, comme, par exemple, identifier les nouvelles filières, protéger la petite PME, réduire les facteurs entravant et bloquant dans l'environnement de l'entreprise, etc., le ministre se retrouvera devant des entrepreneurs qui évoqueront, longuement, justement ce qui est leur réalité. Majoritairement, ces derniers parleront une fois encore de la bureaucratie, des entraves, de la corruption, du marché informel, de la concurrence déloyale, des importations de produits de biens d'équipement et de consommation qui ne sont pas aux normes et pas suffisamment contrôlés aux frontières, l'instabilité législative des lois, le manque d'engagement des institutions bancaires, du manque de stratégies politiques. D'autres mettront en relief le peu de synergie entre recherche et industrie, pas d'innovation dans les PME, la formation en totale inadéquation avec les besoins et les innovations industrielles sans laquelle il ne peut y avoir de performances. Mais pour beaucoup, la mort de la PME algérienne vient de la concurrence déloyale et des importations massives. D'ailleurs, c'est le ministre qui évoquera ces importations qui ont coûté 46 milliards de dollars, mais pour ce dernier, il est un écueil infranchissable face aux velléités protectionnistes qui se sont manifestées hier à Oran. Chérif Rahmani le dira lors des questions avec la presse. “Nous vivons dans un monde qui se globalise, s'internationalise, c'est idiot de demander à créer plus de protection. L'entrepreneur est demandeur beaucoup plus de soutien et d'appuis pour qu'il y ait de la performance, de la qualité ; c'est là le seul critère d'un produit aujourd'hui. Notre rôle est de soutenir le produit algérien comme le font toutes les économies dans le monde, mais le soutenir dans sa compétitivité." Néanmoins, il concédera une protection de l'économie économie, mais de manière intelligente pour faire face à la concurrence. D. L