Le lieutenant-colonel Djilali Doual a tenu une conférence de presse, à l'effet de présenter le bilan d'activités de la Gendarmerie nationale en 2012, et a estimé que la criminalité est en nette progression dans la wilaya de Tizi Ouzou. “La criminalité est en hausse et l'activité des services de sécurité aussi", a déclaré le lieutenant-colonel Djilali Doual, appuyant sa déclaration par les chiffres de la criminalité durant l'année, et ce, tout en prenant le soin à chaque fois de les comparer à ceux de 2011. A ce titre, il a expliqué qu'en 2012, ses services ont recensé 2716 affaires dont les crimes et délits occupent la part du lion avec 2151 affaires parmi lesquelles la gendarmerie a eu à traiter 2098, alors qu'en 2011, rappelle-t-il, le nombre d'affaires traitées était de 1 205. Il souligne également qu'en termes de personnes arrêtées, le nombre a été de 361 en 2012 contre 146 en 2011. Tout en précisant que la plupart de ces affaires traitées relèvent du droit commun, avec une prépondérance des affaires de coups et blessures volontaires qui sont devenues une spécificité pour la région, le premier gendarme de la wilaya de Tizi Ouzou a relevé que même les affaires de mœurs ont connu une augmentation en 2012 durant laquelle 22 affaires ont été enregistrées contre 11 en 2011. Les affaires de sécurité publique, dont la constitution d'associations de malfaiteurs, ne sont pas en reste, puisque 35 affaires ont été traitées par la gendarmerie sous ce chapitre contre seulement 4 en 2011. Pour pouvoir faire face à cette progression de la criminalité à Tizi Ouzou, le gendarme en chef estime inévitable l'intensification des activités du corps de la gendarmerie. C'est en ce sens d'ailleurs qu'il a révélé que pas moins de 32 brigades sont en cours de réalisation à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce déploiement est d'autant justifié, a expliqué le lieutenant-colonel Djilali Doual, que “le nombre le plus important de crimes est enregistré dans les localités où il n'y a aucune couverture sécuritaire". Tout en rappelant que jusqu'à aujourd'hui, la gendarmerie n'assure que 30% de couverture sécuritaire à travers ses 21 brigades en activité, le conférencier explique que le retard accusé dans l'ouverture de ces brigades, dont la réalisation a été initialement prévue pour 2010, “n'est pas dû aux oppositions des citoyens mais juste au inachèvement des travaux de leur réalisation". “Il y a plusieurs localités où c'est la population qui réclame la présence de la gendarmerie", a soutenu Djilali Doual, faisant fi des actions de saccage de la brigade de Mizrana et des actions de protestation organisées à Illiltène et Tadmaït durant l'automne dernier. Concernant le front social, le premier responsable de la gendarmerie a également relevé une progression des actions de protestation en 2012, durant laquelle 266 actions de protestation ont été enregistrés. Des actions, dit-il, dominées par la fermeture des routes avec 68 actions, suivie de la fermeture des institutions avec 60 cas enregistrés, puis des rassemblements non autorisés qui ont atteint le nombre de 44. Viennent ensuite les actions organisées dans les différents secteurs d'activité par des syndicats ou des collectifs qui ont totalisé 87 actions entre protestation et grève. Interrogé sur la brûlante question de la restitution des fusils de chasse à leurs propriétaires, le commandant du groupement de gendarmerie a annoncé que “l'opération est en cours". Le lieutenant-colonel n'avance pas de chiffres concernant le nombre de fusils restitués, mais souligne que Tizi Ouzou est leader dans cette opération. “Nous restituerons tous les fusils qui se trouvent à notre niveau, mais parfois ça prend du temps tant certains propriétaires ne se présentent pas et d'autres sont décédés, donc nécessitant une frédha pour les héritiers", a-t-il expliqué, avant de conclure par la sécurité routière qui connaît également une hausse du “terrorisme routier", avec 63 morts et 435 blessés en 2012 contre 51 morts et 302 blessés en 2011 à Tizi Ouzou, où l'élément humain est responsable dans 92,03% des accidents de la route. S L