Les habitants qui ne se sont pas remis du choc du dernier séisme, qui a causé des milliers de morts, ont été pris de panique et sont sortis dans la rue. De nombreuses familles ont passé la nuit à la belle étoile. Même si cette forte réplique n'a pas causé de dégâts matériels, il reste que la panique qui s'est emparée des citoyens, surtout à Boumerdès, a fait plus de 350 blessés. Vers 20h 30, la salle des urgences traumathologiques de l'hôpital de cette ville a été envahie par des blessés, en majorité des étudiants des deux cités universitaires : “Ces étudiants sont pour la plupart originaire de l'intérieur et n'ont pas l'habitude de ces secousses. Ils ont fui leurs chambres, et vu leur grand nombre, beaucoup d'entre eux ont fait des chutes dans les escaliers, ce qui a causé des fractures ou des entorses”, explique le médecin chef. On enregistre aussi des cas d'étudiantes choquées. Six hospitalisations pour des graves fractures qui nécessitent des opérations chirurgicales, dont certaines sont diagnostiquées au niveau du bassin, ont été signalées. Au niveau de l'hôpital de Thénia, qui a été complètement détruit le 21 mai dernier, à part un bloc (le sanatorium) qui a été évacué pour travaux de confortement, on dénombre une dizaine de blessés légers, due à des foulures et à de légères plaies suite à des chutes lors de la fuite. Les médecins ont tenu à nous faire part des difficiles conditions dans lesquelles ils travaillent. Tous les blocs détruits ont été remplacés par des sortes de roulottes. “Tous les malades des communes avoisinantes sont orientés vers ce lieu qui ne peut plus porter le nom d'hôpital. Cela fait six mois que nous travaillons dans ces conditions et nous perdons des malades. Il nous arrive de transférer un patient pour une bronchite aiguë, parce que nous n'avons pas les moyens de le soigner sur place, et la plupart du temps, il n'est pas accepté dans l'hôpital où nous l'envoyons. Il est impératif de trouver une solution, car ce qui se passe ici est très grave”, proteste un médecin. Un autre médecin nous a fait part de ses craintes par rapport aux travaux de confortements du sanatorium. Des fissures sont apparues après la forte secousse d'avant-hier. L'entrepreneur présent sur les lieux a rassuré et expliqué que les fissures sont localisées au niveau des joints qui relient les deux blocs. “ce qui est tout à fait normal”, dit il. M. B.