Un prédicateur saoudien a été récemment condamné à une courte peine de prison et à verser une compensation financière pour le viol et le meurtre de sa fille de 5 ans, ont rapporté, hier dans un communiqué, trois militantes saoudiennes des droits de l'Homme. Selon ces militantes, la petite Lama a succombé à ses blessures après avoir été hospitalisée avec le crâne fracassé, des côtes cassées, des traces de brûlures et un ongle arraché. La mère, qui était divorcée et n'avait pas pu voir sa fille dans les mois précédant l'hospitalisation, et une assistante sociale ont aussi évoqué des séquelles de viols particulièrement cruels, selon ces militantes. Le père, qui participait régulièrement à des émissions de télévision sur les préceptes islamiques, a reconnu être l'auteur de ces atrocités. Le 26 janvier, il a été condamné à verser une compensation financière à la mère, appelée “prix du sang" dans la jurisprudence saoudienne basée sur la charia (loi islamique), et à une peine de prison correspondant à la durée de sa détention préventive, selon les militantes. Dans leur communiqué, les trois militantes saoudiennes ont dénoncé la mansuétude du jugement à l'égard du père, l'estimant révélatrice du statut des femmes en Arabie saoudite, où une interprétation rigoriste de l'islam les place sous le tutorat des hommes. Les Saoudiennes sont interdites de volant, doivent sortir couvertes et ne peuvent voyager à l'étranger qu'accompagnées d'un proche parent. La mixité reste interdite sur les lieux de travail et à l'école.