Le groupe de travail sur la politique culturelle en Algérie, constitué de jeunes artistes, écrivains, de bloggeurs ou de simples citoyens, a présenté dimanche après-midi à l'espace Plasti du quotidien «Algérie News», le projet de politique culturelle en Algérie, et ce, après une année de travail et de concertation. D'ailleurs, trois rencontres de débats avec le public et les acteurs du secteur culturel avaient eu lieu, depuis décembre 2011. Articulée autour de 14 chapitres traitant de l'ensemble des disciplines artistiques et des problématiques culturelles, cette politique qui sera diffusée sur le net, tend à placer le citoyen au centre de l'action culturelle et redonner à l'artiste (le créateur de manière générale), la place et le rôle qui lui reviennent de droit. Ammar Kessab, expert en management et politiques culturelles auprès de plusieurs organismes internationaux, Samy Abdelguerfi et Habiba Laloui ont présenté ce projet à l'assistance et ont répondu à ses nombreuses interrogations. Dans leur avant-propos, les initiateurs du projet relèvent que «50 ans après l'indépendance, l'Algérie n'est toujours pas dotée d'une politique culturelle claire, écrite noire sur blanc». Dans les buts et les objectifs, M. Kessab que les choses ne sont pas claires actuellement en Algérie puisqu'on ignore si la démarche est la démocratisation culturelle ou la préservation de l'identité culturelle de l'Algérie. Les auteurs du projet insistent également sur la liberté de création, tout en indiquant qu'il existe «une rupture totale entre le citoyen et la société civile». Ils appellent à la décentralisation de la culture et d'impliquer tous les acteurs du secteur culturels, d'autres ministères (éducation, enseignement supérieur, jeunesse et sports, tourisme, etc.), ainsi que les collectivités locales dans la réflexion et la concertation. Le projet insiste également sur l'identité et la diversité culturelle ainsi que sur la création d'un cadre légal pour la protection des droits des artistes et le patrimoine, tout en prenant en ligne de compte le volet communication (Médias et TIC). Ammar Kessab n'a pu répondre durant le débat à la question selon laquelle existe-t-il déjà une politique culturelle en Algérie, car ce n'est pas tout à fait clair. Cependant, plusieurs points proposés dans ce projet de politique culturelle (lois, fonds d'aide, initiatives), existent déjà, d'autant que ce projet ne dit pas comment il faut procéder mais juste ce qu'il faut faire. Une démarche qui néglige parfois le contexte algérien complexe. Si les lois existent, le problème se situe souvent dans leur mise en application. Le problème de l'opacité, du manque de transparence a également été signalé durant le débat, où souvent l'initiative privée quasi-inexistante a été oublié, tout comme le nombre d'activités culturelles (outre la qualité) qui a atteint un niveau important. Les arguments des rédacteurs de la loi manquent de profondeur, mais ceci n'enlève en rien l'originalité de ce projet, d'autant que c'est une initiative inédite. Par ailleurs, le groupe de travail ne souhaite pas soumettre ce projet aux concernés, et préfèrent le diffuser sur le net. Ce qui est un coup d'éclat pourrait facilement devenir des coups d'épée dans l'eau ! S.K