Espoir - Ammar Kessab estime qu'il y a un début d'éveil de conscience chez les artistes. Il pense qu'ils commencent aussi à s'organiser. Cependant, «les artistes ne pourront pas s'organiser sans une politique publique qui leur permet de le faire», souligne Ammar Kessab qui poursuit : «Tant que les autorités concernées pensent que l'auto-organisation des artistes est une menace pour elles, l'artiste continuera à baigner dans le flou et la précarité. Les associations des artistes et autres groupements indépendants de créateurs et activistes culturels doivent être soutenus, encouragés et financés et doivent être la priorité de la politique culturelle nationale. Le ministère de la Culture doit les considérer comme une richesse, une base de la concrétisation des objectifs de l'Etat en matière de culture (qui ne sont pas encore définis).» Pour Ammar Kessab, «les artistes pourront toujours se tourner vers le régional et vers l'international. Aujourd'hui, avec Internet et les réseaux sociaux, un artiste en Algérie peut adhérer à des organisations continentales et internationales qui peuvent lui permettre d'exprimer ses talents, de montrer et de diffuser son travail». S'exprimant ensuite sur les données qui font que le secteur de la culture indépendant se réveillera, il dira : «Je pense en effet que l'année 2012 sera l'année de l'éveil du secteur culturel indépendant, car j'ai remarqué que, l'année dernière, plusieurs initiatives indépendantes ont pu se concrétiser en Algérie, en s'inscrivant dans un cadre régional ou international. Les créateurs et les opérateurs culturels ont compris qu'il existe tout un ensemble d'institutions, de réseaux et de financeurs régionaux et internationaux qui peuvent les soutenir pour concrétiser leurs projets. Et c'est ainsi que plusieurs projets ont trouvé un soutien, à Abu Dhabi, en France, en Belgique, etc.» Quant à savoir ce qu'on entend par «secteur de la culture indépendant», Ammar Kessab explique : «Le secteur culturel indépendant est constitué par l'ensemble des associations, collectifs ou individus qui travaillent librement et qui portent des projets culturels non officiels. Ces acteurs reflètent les expressions culturelles des citoyens, et engagent des actions culturelles et artistiques responsables et respectueuses des droits fondamentaux de l'Homme.»