Bien qu'elle n'ait pas compté jusqu'à présent parmi les différentes fêtes nationales et religieuses, la fête de Yenayer, premier jour de l'an amazigh qui correspond au 12 janvier du calendrier grégorien demeure pour les populations berbérophones, un repère culturel et historique qui n'est pas des moindres. Cette date, qui symbolise du point de vue historique la victoire de Chachnaq sur l'Egypte, il y a 2954 ans, est rattachée dans sa dimension culturelle, à de nombreux rites qui constituent une partie indissociable de la culture berbère. C'est pour cette raison même que les militants de la cause berbère n'ont pas cessé, depuis plusieurs années, de revendiquer auprès des autorités à ce que cette date soit considérée comme un journée fériée à l'instar du 1er Janvier et le 1er Mouharam. De Bessaoud Mohand Arab au mouvement des archs, en passant par le Mouvement culturel berbère, les voix qui revendiquent un statut de fête nationale pour Yenayer ne cessent de s'élever et de se multiplier. Pour cette journée d'ailleurs, la Kabylie est marquée par une ambiance particulière. Aux côtés de la population qui célèbre cette fête de façon folklorique, avec la préparation d'un couscous au poulet comme le veut la tradition, le mouvement associatif a organisé certaines activités culturelles et commémoratives. C'est ainsi, qu'une exposition et un gala ont eu lieu au niveau de la maison de la culture de Tizi Ouzou. Par ailleurs, au siège du RCD, une conférence-débat, sous le thème “traditions et identité”, a été animée, hier, à 16h par le Dr Mouloud Lounaouci. Une autre conférence sur Abane Ramdane a été prévue par le comité des étudiantes de Bastos, de l'université Mouloud-Mammeri. Celle-ci devait être animée par Khalfa Mameri, historien et ancien diplomate. Les délégués des archs, quant à eux, ont préféré se recueillir sur la tombe de Bessaoud Mohand Arab, fondateur de l'académie berbère. à l'occasion de ce recueillement, qui a eu lieu, hier matin, à Akaoudj dans la région de Ouaguenoune, de nombreux témoignages ont été apportés sur le combat de ce militant de la cause berbère. S. L.