Après deux spectacles en Suisse, et quatre autres à Marseille, Alger est la troisième destination de Dieudonné, dans le cadre d'une “tournée un peu particulière car je vais pouvoir jouer dans de grandes salles", a signalé l'humoriste, jeudi matin lors d'une conférence de presse, organisée (à la salle Sidi hôtel Hilton) quelques heures avant son spectacle, “Foxtrot". Dieudonné rappellera néanmoins qu'il y a, en France, “un mouvement de maires qui voudraient m'interdire", mais nourrit de grands espoirs concernant cette tournée. Comme le sionisme est cher au cœur de l'humoriste et un thème de prédilection, il a été questionné à ce propos. Et lui de répondre : “Le sionisme est vraiment une matière première à l'humoriste. C'est le lobby sioniste qui m'agresse, il est derrière toutes les censures. Le véritable terrorisme, pour moi, est le sionisme." Revenant sur l'actualité française, il considère que le projet de loi sur le mariage pour tous, le débat sur la PMA (Procréation médicalement assistée) est “un projet sioniste qui tend à diviser les gens. Le sionisme est derrière tous les mouvements hystériques. C'est diviser pour régner". Adepte de la théorie du complot et foncièrement convaincu d'une conspiration, Dieudo' a considéré que “le mensonge dirige aujourd'hui le monde. Et je ne fais que dire les vérités. On se dit une société de progrès, alors que la société s'effondre, il n'y a plus de travail, et le moral est au plus bas. La démission du Pape est justement l'expression d'un malaise de la société occidentale. En France, tout s'effondre, à part vendre des mirages et des mitraillettes. C'est encore pire maintenant que la France est dirigée par le sionisme". Cette obsession de la vérité vient justement de sa manière de concevoir son métier d'humoriste. Dieudonné, qui a dit jouir d'une grande “liberté d'expression" en Algérie, pense, en effet, qu'un humoriste est interpellé par le monde qui l'entoure : “Un humoriste qui fait son travail, il va forcément parler de la politique", soulignera-t-il. Affirmant que “l'Afrique n'a pas de leçon à recevoir du monde en matière de souffrance", l'artiste controversé est revenue sur sa condamnation après la sortie de sa chanson “Chaud ananas", et sur son dernier spectacle “Foxtrot" qui a été présenté dans la soirée. “Je fais un spectacle par an, et ce dernier s'inscrit dans la continuité", a-t-il indiqué. Quant à son projet de film sur la traite négrière, qui s'intitulerait “Code noir" et qui sera cofinancé par l'Iran, il dira : “J'ai réalisé deux films, et je projette de faire un troisième avant ‘Code noir'." Dieudonné parlera de l'exil de Gérard Depardieu en Russie, ce qui lui a permis de relever un malaise dans le cinéma français : “Le cinéma français est malade. On ne m'appelle plus, et je n'ai pas envie qu'on m'appelle." De leur côté, les organisateurs de l'évènement, Tarik Ouhadj et Racim Mahboub, directeurs de BroShing Events, ont relevé le problème de salles qui existe en Algérie. Au départ, le spectacle devait avoir lieu à la salle Afrique, récemment rénovée et rouverte, mais à la dernière minute, les organisateurs ont dû changer de lieu. “Il y a un énorme problème de salle. Les gens ne répondent pas, ne donnent pas de facilitations même si on paie", signalera Racim Mahboub. BroShing Events ont annoncé, par ailleurs, l'organisation du 30 avril au 4 mai, la “Semaine du Rire -AlgéRire" qui réunira des humoristes d'ici et d'ailleurs, notamment Smaïn, Ramzy ou encore Malik Bentalha. S. K.