Le règlement de la crise, qui secoue depuis plus de deux mois la commune de Barbacha, n'est pas pour demain. En effet, le conflit n'est pas près de connaître son épilogue. La raison ? Le bras de fer, qui oppose les élus du Parti socialiste des travailleurs — soutenus par la population —, et l'administration, représentée par le wali de Béjaïa, se poursuit, au grand dam et des administrés de cette localité et de ceux des communes limitrophes. Et la déclaration du wali de Béjaïa sur les ondes de la radio Soummam indiquant que dans ce conflit, qui s'éternise, c'est “l'opinion publique qui tranchera le moment venu", est un aveu d'échec de la réunion, tenue avant-hier au siège de la wilaya. Laquelle réunion, organisée afin de trouver une solution, s'est déroulée en présence de quelques citoyens de Barbacha et des membres de l'APC. Seulement, les six élus du PST ainsi que les délégués de l'assemblée générale ouverte de la population de Barbacha avaient décliné l'invitation. Les élus de l'APW de Béjaïa ainsi que les députés n'ont pas voulu y prendre part non plus, sans justifier pour autant. Ce n'est pas le cas des délégués de Barbacha, qui ont, pour leur part, motivé leur boycott via le communiqué numéro 8, rendu public quelques heures seulement avant le début de la réunion. Celle-ci, affirment en substance ses rédacteurs, n'est qu'un subterfuge visant à gagner du temps et à se dédouaner des conséquences qui peuvent en découler. Ils s'interrogent sur l'utilité d'une telle réunion à laquelle sont conviés des députés et des élus de l'APW alors qu'ils avaient brillé, a-t-on dénoncé, par leur absence, voire par leur indifférence face à un conflit qui perdure depuis plus de deux mois. Les rédacteurs en ont profité pour interpeller le pouvoir politique qui n'a pas daigné, selon eux, répondre à leur lettre ouverte et rappeler à l'opinion publique qu'ils mènent “une lutte consciente et organisée pour : la dissolution de l'APC de Barbacha et la désignation d'un nouveau chef de daïra", accusé de partialité et d'avoir donné sa bénédiction à ce qu'ils considèrent comme “une honteuse alliance" des élus RCD, FLN et FFS. Comme pour tenir à témoin l'opinion publique, le wali de Béjaïa a tenu à réaffirmer sur les ondes de la radio locale que les portes de son administration sont toujours ouvertes. Il souligne qu'on est dans le cas d'un problème d'ordre politique et juridique. Et celui qui est en mesure de lui “donner une solution dans le cadre des lois de la République, il est le bienvenu". Il a rappelé que la wilaya de Béjaïa a connu des situations similaires dans les communes d'Amizour, Tizi n'Berber, Draâ El-Gaïed, Akbou, cela avait suscité de la colère, de l'indignation même, mais tout est rentré dans l'ordre. Pourquoi à Barbacha on persiste à faire de la résistance ? C'est du moins ce que semble vouloir dire le wali de Béjaïa, qui en profite pour souligner que la commune de Barbacha risque d'être privée de sa dotation dans le cadre du PCD 2013. “On est obligé d'avoir une délibération de l'ensemble des élus." Comme l'Assemblée communale est toujours bloquée, ce n'est pas demain la veille. Il n'a pas manqué d'interpeller les consciences des Barbachois, notamment sur le cas des habitants des communes limitrophes (Kandira, Bouandas, etc.), contraints de subir un diktat avec les fermetures récurrentes des routes. Ce qui leur occasionne des désagréments certains, les obligeant à faire parfois des rallonges de plusieurs kilomètres pour se rendre d'un côté ou de l'autre de Barbacha. M. O