Les élèves apprentis pyromanes auraient réussi à introduire de l'essence à l'intérieur du lycée et ils l'ont déversée sur le sol de la classe avant d'y mettre le feu. La violence en milieu scolaire a-t-elle atteint son paroxysme, compte tenu des chiffres et des mises en garde établis par les associations des parents d'élèves, des spécialistes et des psychologues ? Tout porte à le croire, puisque, mercredi après-midi, des élèves de la classe terminale du lycée Ben Othmane (Maraval) ont mis le feu dans une salle de cours. Les élèves apprentis pyromanes auraient réussi à introduire de l'essence qu'ils ont déversée sur le sol de la classe avant d'y mettre le feu. Aussitôt, une grande fumée s'est propagée dans le couloir de l'établissement, provoquant une panique parmi les lycéens, les professeurs et les travailleurs. Plusieurs cas d'évanouissement ont été enregistrés suite à cet incendie qui a failli mettre en danger la vie de dizaines de personnes. Des ambulances du Samu, des éléments de la Protection civile et les services de sécurité se sont déplacés sur les lieux pour constater les dégâts. Cet acte irréfléchi et irresponsable aurait pu avoir des conséquences graves, s'il n'y avait pas eu l'intervention rapide des services compétents. Il survient dans un moment de crise grave qui affecte particulièrement les établissements scolaires dans la wilaya d'Oran. En dépit des campagnes de sensibilisation régulièrement organisées au sein des écoles et des sanctions prises contre les élèves fauteurs de troubles, la violence scolaire va crescendo. Pour le précédent exercice, et selon les chiffres avancés par le bureau d'Oran du Snapest, 120 élèves ont été auteurs d'actes répréhensibles, et ce, pour le seul palier du secondaire. Dans le même ordre d'idées, une vingtaine de cas de violences se sont soldés par la traduction d'une centaine d'élèves devant les conseils de discipline depuis la rentrée scolaire. Les motifs de ces sanctions concernent surtout des agressions verbales et physiques perpétrées contre des enseignants. L'incendie du lycée de Maraval a eu lieu quelques jours après l'agression violente d'une enseignante par un lycéen. “L'enseignante a été sauvagement rouée de plusieurs coups sur tout le corps, ce qui lui a valu une évacuation vers les services des urgences du CHU d'Oran où elle a subi une intervention chirurgicale", affirme un surveillant du lycée El-Hayat. Dans cet acte, la sévère réaction de l'élève a été motivée lorsque l'enseignante l'a invité à quitter la classe pour manquement aux règles de bienséance au cours. “Bagarres, menaces, agressions sur enseignants et port d'armes prohibées sont devenus monnaie courante dans les écoles", indique un responsable de l'éducation. La dangerosité de ce phénomène avait abouti, il y a deux ans, à la mort, à cinq mois d'intervalle, de deux collégiens tués par leurs camarades. Devant l'ampleur du fléau, des cellules d'information, d'éducation et de communication (IEC) ont été créées au niveau des établissements de santé. Selon une source confirmée, une centaine de cas de violence sont traités annuellement par la Direction de l'éducation de la wilaya d'Oran. Un chiffre qui englobe des plaintes pour agressions d'enseignants par les élèves et pour agressions d'élèves par les enseignants. La hausse de la violence en milieu scolaire n'est pas propre à Oran. Ainsi, plus de 40 000 cas de violence entre élèves, tous niveaux confondus, ont été recensés en 2010 par la direction des activités culturelles et sportives et de l'action sociale au ministère de l'Education nationale. Le même service avait recensé 6 099 cas de violence à l'encontre du personnel enseignant et administratif, 4 129 autres cas du personnel enseignant et administratif contre des élèves et 745 actes de violence entre personnels enseignants et administratifs. K R I