L'enseignant de ce lycée à Haï Badr à Oran n'en revient pas. Il vient à peine de réaliser qu'il a échappé de justesse à une violente correction de la part d'un de ses élèves qui l'a agressé physiquement avant de s'enfuir. L'agresseur, toujours en cavale, est activement recherché. Cet incident intervient quelques jours seulement après l'agression physique d'un autre enseignant dans un autre quartier. Ainsi, et à l'image de ces deux agressions physiques, la violence en milieu scolaire semble sur le point de se transformer en un fléau endémique dans les établissements d'Oran. Que ce soit dans les lycées, les CEM ou même les écoles primaires, personne n'échappe à ces vagues de violence qui touchent aussi bien les enseignants qui sont en contact direct avec les élèves que les responsables des établissements ou le personnel administratif ou d'intendance. Même les parents d'élèves y vont de leurs menaces verbales ou carrément de leurs poings contre les personnels des établissements. C'est le cas d'un lycée à Sidi Maârouf, dans la périphérie d'Oran, dont le personnel a observé, dernièrement, un arrêt de cours pour protester contre des menaces proférées par un parent d'élève contre le proviseur. Prenant très au sérieux ces menaces proférées par un père furieux qui a refusé la traduction de son enfant en conseil de discipline, le proviseur n'a pas manqué de déposer une plainte en bonne et due forme contre lui pour menaces graves. Ces violences se sont étendues, malheureusement, jusqu'au milieu pédagogique puisque même un directeur d'établissement et sa surveillante générale ont failli en arriver aux mains, après s'être abreuvés d'insultes. A la suite de ces dérapages entre personnel pédagogique, les lycéens ont saisi cette « inestimable opportunité » pour s'adonner à des actes de vandalisme à l'intérieur de leur établissement. Quelques semaines auparavant, un autre lycée avait connu des événements similaires perpétrés par des élèves. Ces derniers avaient justifié leur acte par le suicide d'un de leurs camarades. Selon des sources à la direction de l'éducation, une centaine d'élèves ont été traduits, depuis la rentrée scolaire, devant la commission de wilaya de discipline pour des actes de violences verbales et physiques contre le personnel enseignant et administratif. Ainsi et alors qu'on n'est même pas à la moitié de l'année scolaire, plus de cent cas de violences verbales et physiques commis par les élèves contre le personnel d'encadrement, dont des enseignants, des surveillants et des directeurs ont été recensés. C'est dire que le phénomène de la violence en milieu scolaire est en progression dans les établissements d'Oran. Il y a quelques années, ce fléau avait connu même des crimes commis par des élèves contre d'autres élèves. A la suite de ces actes extrêmes, des rencontres entre spécialistes, éducateurs et parents d'élèves avaient été organisées à Oran pour essayer de comprendre le phénomène afin de lui trouver des solutions. Mais depuis, plus rien. Aussi et devant cette aggravation des choses, les grèves et autres arrêts de cours n'arrêtent pas d'être provoqués pour attirer l'attention des responsables sur ce fléau qui menace autant l'école que la société.