Les représentants des sociétés de l'hexagone, qui composent la délégation du Medef, s'intéressent vivement au programme consistant de dépenses publiques. La délégation du Medef, forte d'une soixantaine d'entreprises, conduite par M. Yves-Thibault de Silguy, directeur général de Suez, et Président du comité Algérie, et M. Bruno Durieux, président du Comité national des conseillers du commerce extérieur de France, semble s'intéresser plutôt au programme d'investissement public et aux grands contrats dans le cadre du plan soutien à la relance. Le thème des rencontres franco-algériennes des chefs d'entreprise, “l'investissement public en Algérie et les grands contrats : opportunités pour les entreprises françaises”, en est la parfaite illustration. Le ministre des finances, en bon professeur, n'a pas lésiné sur les chiffres pour vendre les performances de l'économie algérienne, résultant du mandat du président Bouteflika. Une croissance de 6,8%, une consommation des ménages en augmentation de 5%. 5 000 milliards d'investissement entre 1999 et 2003, désendettement des opérateurs publics et de l'Etat, autant de paramètres, qui, aux yeux de l'argentier du pays confirme la bonne santé de l'économie algérienne. “Nous investissons bon an mal an 25% de la richesse nationale”, souligne-t-il. Benachenhou reconnaît volontiers que l'investissement est à 60% public. Les crédits à l'économie augmentent de 200 milliards de dinars par an, et la part du privé est passée de 18,8% en 1999 à 46% en 2003. Concernant, les réformes, Benachenhou semble mettre un bémol. “La doctrine a évolué légèrement”, précise-t-il. Au fond, selon lui, ce qui importe c'est la croissance. La politique du gouvernement, est “clairement” orientée vers l'ouverture, vers l'investissement et moins “intensément à ces histoire de privatisation”. Le ministre des finances invite dans la foulée, les chefs d'entreprises françaises “à prendre part et le meilleur possible à la croissance”. Mais le discours de M. Benachenhou n'a pas convaincu l'auditoire. Pour un représentant d'une grande banque française, “ce dont souffrent les entreprises, c'est du décalage entre le message politique et la réalité, quotidienne du terrain, au sein des administrations”, en se demandant s'il ne fallait pas créer une cellule de facilitation et d'assistance au niveau du département de la participation et de la promotion des investissements. Bruno Durieux, président du Comité national des conseillers du commerce extérieur de France, “est allé même à s'interroger si le dinar n'est pas surévalué” en posant, au passage, le problème que rencontrent les entreprises françaises dans le rapatriement de leurs dividendes. Répondant à une question sur la Bourse, qui actuellement végète, le ministre annonce le lancement prochain de plusieurs emprunts obligataires. Il cite notamment Air Algérie et Sonelgaz. Il promet que “2004 sera une année de croissance boursière”. Dans la foulée, pour encourager les banques, en surliquidités, de desserrer un peu le verrou d'octroi des crédits, le ministre des finances affirme que des instruments relatifs à la garantie et à la bonification seront rendus publics aujourd'hui, à la faveur des assises de la petite et moyenne entreprise. Abordant le secteur des assurances, le ministre des finances parle “de forte croissance et de faible profitabilité”. Il annonce que ce secteur ne sera plus supervisé par le ministère des finances. Selon lui, le secteur des assurances attend une croissance de 20% de son chiffre d'affaires, estimé actuellement à 30 milliards de dinars, à la faveur de la mise en place de l'assurance catastrophes naturelles. M. R.