Mohamed Ras El-Aïn a reçu un inspecteur judiciaire lundi dernier. La visite de cet émissaire, délégué d'Alger par les services du département de Tayeb Bélaiz, s'est faite dans l'objectif d'interroger l'ex-président du tribunal d'Alger sur ses dernières déclarations à la presse sur l'instrumentalisation de la justice ainsi que l'exercice des pressions sur les magistrats. “On m'a interrogé sur les raisons qui m'ont poussé à faire ces déclarations et si je détenais des preuves sur ce que j'affirmais”, nous a expliqué, hier, Ras El-Aïn. “Je leur ai dit que tout ce que j'ai déclaré rentre dans le cadre de mes activités syndicales en tant que magistrat et que bien évidemment, je détiens des preuves et que je défie quiconque qui affirmerait le contraire de ce que j'ai déclaré”, a-t-il martelé hier. L'objectif de l'envoi de l'inspecteur du ministère de la justice “rentre dans le cadre d'une série de pressions et d'intimidation comme celles que j'ai subies en me mutant d'Alger à Annaba dans le cadre du mouvement dans le corps des magistrats”, dit-il tout en précisant : “On m'a notifié la décision de ma mutation alors qu'il s'agit d'une violation de l'article 16 de l'actuel statut du magistrat, qui stipule qu'on ne peut muter un magistrat ayant accumulé plus de 10 ans d'exercice sans sa demande.” Ras El-Aïn ne désarme pas pour autant. “Ce dont je suis convaincu, dira-t-il, est que personne ne m'empêchera de m'exprimer et d'exercer mes activités syndicales.” Il soutiendra dur comme fer qu'il “est encore et toujours le président du syndicat national des magistrats”. Son argument est que “l'assemblée générale tenue en octobre dernier m'a désigné président du SNM jusqu'au mois de juin prochain”, dit-il. “Il n'y a que l'assemblée générale qui peut me destituer de mon poste et non pas le conseil national.” En effet, deux semaines à peine après la tenue de l'assemblée générale du syndicat national des magistrats, Djamal Aïdouni avait convoqué le conseil national de ce syndicat pour destituer Ras El-Aïn de la tête du SNM. L. N / R. N.