Le président tunisien, Moncef Marzouki, a approuvé la nomination du nouveau chef du gouvernement, Ali Laârayedh. M. Marzouki a souhaité du succès à M. Laârayedh à qui il a remis vendredi soir la lettre de sa désignation officielle comme Premier ministre. A compter de vendredi dernier, M. Laârayedh aura un délai de 15 jours pour former son gouvernement et présenter son programme au vu de la loi portant sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics (petite Constitution). Le porte-parole de la présidence, M. Manser, a annoncé que juste après la constitution du nouveau gouvernement, un dossier comportant la composition gouvernementale ainsi que le plan d'action du nouveau gouvernement seront présentés au chef de l'Etat qui transmettra à son tour le dossier à la Constituante pour vote de confiance. En cas de refus par les députés de la Constituante du nouveau gouvernement, le président de la République, Moncef Marzouki, aura le droit de charger à la personnalité qu'il jugera la plus convenable à former le gouvernement. Rached Ghannouchi, leader du parti Ennahda, a indiqué vendredi que la troïka Ennahda-Congrès pour la République-Ettakatol sera ralliée par le Mouvement Wafa et le groupe Liberté et Dignité à l'Assemblée nationale constituante (parti El-Amen) dans le gouvernement que dirigera Ali Laârayedh. Selon Rached Ghannouchi, la nouvelle coalition pentapartite est actuellement en pourparlers au sujet de la formation du prochain gouvernement et de la neutralisation de trois ministères régaliens : Intérieur, Justice et Affaires étrangères. Le président du mouvement Ennahda a précisé que les partis de la coalition discutent également au sujet de la participation des membres du cabinet Laârayedh aux prochaines élections, et a insisté sur le fait qu'Ennahda et ses alliés tiennent à tenir les ministères de l'Intérieur et de la Défense à l'écart des tiraillements politiques. Pour le Front populaire, il n'existe aucun problème avec la personne d'Ali Laârayedh, selon Fouad Thameur, un membre du parti. “Seul bémol, Ali Laârayedh a déjà démontré son échec à la tête du ministère de l'Intérieur", précise M. Thameur qui, pour lui, M. Laârayedh “n'est pas la bonne personne pour ce poste". Fadhel Moussa, un des leaders d'Al Massar, a signalé que le chef du gouvernement pouvait être désigné suivant l'article 19 de la loi sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics et ainsi ne pas nécessairement faire partie du mouvement Ennahda. Fadhel Moussa a, en outre, souligné que le président de la République doit s'adresser au peuple pour le rassurer et expliquer que la démission du chef du gouvernement ne signifie pas le vide politique. Mohsen Marzouk, membre politique de Nidaâ Tounes, a indiqué que quel que soit le choix du candidat du mouvement Ennahda, il n'y aura pas de changement radical. Pour M. Marzouk, il n'existe pas de changements sans garantir la neutralité des ministères de souveraineté dont le ministère de l'Intérieur. I. O.