Invité de “Balade littéraire", samedi dernier, au Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaia, l'écrivain et journaliste, Hamid Grine, s'est donné à cœur joie au jeu des questions-réponses avec le public présent pour l'occasion. D'anecdote en anecdote tirées de son parcours et de ses rencontres, l'auteur a dépeint en filigrane son portrait et a abordé également sa vie littéraire et ses points de vue sur l'actualité. D'emblée, l'auteur de Un parfum d'absinthe, dira qu'il ne sait parler que de l'Algérie, pour donner ensuite son avis sur Albert Camus qui a fait le choix “de sa mère à la justice". Pour lui, l'enfant de Drean, qui “n'a jamais été un écrivain algérien", a pris “la position du silence" durant la guerre d'Algérie. “Je retiens son œuvre et son amour pour l'Algérie, et je suis indulgent envers lui parce qu'il n'est pas algérien" à part entière, précisera cependant l'auteur. Abordant son choix pour le portrait, Hamid Grine, avouera que “le portrait et la biographie sont des exercices difficiles", expliquant cela par “la difficulté de cerner les personnages". A ce sujet, il révélera recevoir des “courriels excessifs" après la publication de certains portraits. Interrogé sur le rôle des intellectuels algériens, l'invité de “Balade littéraire" dira que “l'intellectuel algérien a toujours été marginalisé". “Il l'a été même avant l'indépendance", précisera t-il. Revenant sur l'écriture et les limites que l'auteur s'est fixé lorsqu'il aborde la sexualité dans ses œuvres, Hamid Grine expliquera ce choix par “des raisons éducationnelles", même s'il estime qu'il ne s'autocensure pas, mais “enlève des choses" pour ne pas heurter. Selon lui, tel n'est pas le cas pour le volet politique où il ne s'est jamais interdit quelque chose. “Si tu brides ta liberté de création tu n'iras pas loin", avertira-t-il. S'agissant des limites de la transgression lorsque des œuvres littéraires sont adaptées au théâtre ou au cinéma, l'auteur expliquera que “des concessions peuvent être faites sur tout, sauf sur les valeurs du personnage principal et sur son background politique". En outre, et en parlant de son parcours, Hamid Grine, reviendra sur les années difficiles qu'il passera au Maroc et durant lesquelles il n'a dû son salut que grâce à ses “plongées littéraires" dans les œuvres d'Epictète, Marc Aurèle ou le maître hindou Swami Prajnanpad. Auteur prolifique, Hamid Grine a, pour rappel, reçu plusieurs prix dont le prix de la Plume d'or du journalisme sportif et le prix des libraires algériens. En 2013, il a été nominé pour le prix Françoise Giroud du portrait. H. K