Résumé : Durant le dîner, Zahia ne mâche pas ses mots. Elle provoque Azad et tente d'en savoir plus sur sa vie et les années qu'il avait passées à l'étranger. Le jeune homme lui rétorquera qu'il avait été à la bonne école, car sans son expérience et son besoin d'argent, il n'aura pas relevé le défi... Il était comme ces étudiants qui n'existaient pas pour leurs parents. Pour la énième fois, son père utilisait le terme “petit". Est-ce pour lui démontrer que pour lui, il était encore cet enfant qu'il pouvait manipuler à sa guise ? Azad l'interrompt d'une voix ferme : - Pardon père, je t'apprends que j'ai 32 ans. A mon âge, tu étais déjà marié à ma mère, et tu m'avais. - Heu...oui, c'est vrai, mais où est le problème ? - Je n'aime pas entendre le mot “petit", voilà tout. Zahia s'insurge : - Tu vois Tahar, tu vois comme il est ingrat, même pas de respect pour son père. Quant à moi... Azad la coupe : - Je pense que je n'ai manqué de respect à personne. Cela fait plus de dix années que je n'ai pas remis les pieds dans cette maison, Je viens à peine d'atterrir, je n'ai donc pas eu le temps ni de manquer de respect ni de faire quoi que ce soit. Sa belle-mère le toise avant de se lever : - Je vais chercher le poisson. Katia, change les assiettes. La jeune fille passe derrière son frère et lui serre l'épaule affectueusement : - Ne fais pas trop attention à maman. Elle est comme ça, toujours sur la défensive. Azad lui sourit. Katia était le seul rayon de joie dans la maison. Sans elle, il n'aurait pas pu tarder davantage. D'ici demain, il avisera. Plus tôt il trouvera un appartement, et plus vite il quittera les lieux. Sa belle-mère revint avec le plat de poisson accompagné de tranches de pommes de terre et d'oignons. - Hum... Zahia, ça sent bon, ne nous fais pas donc languir davantage. Tahar tendit son assiette, et obtint une belle tranche de poisson et des pommes de terre arrosées de sauce. Azad tendit la sienne aussi, mais sa belle- mère dépose le plat sur la table et demande à Katia de servir son frère. Offusqué, Azad se retint de ne pas quitter la table. Il rencontre le regard suppliant de sa sœur et se ravisa en tendant son assiette. - Maman cuisine bien. Tu vois, elle est toujours cordon-bleu. - Ma mère aussi cuisinait très bien. Il avait débité cette phrase sans trop réfléchir. Son père s'arrête de mâcher et lui lance un regard mauvais, alors que sa belle-mère lance d'une voix aigre : - Comment le sais tu ? Tu te rappelles à peine ses traits. Azad sourit d'un air dégagé : - Je me rappelle très bien ma maman, j'avais tout de même plus de sept ans lorsqu'elle nous a quittés. Zahia regarde son mari et ce dernier juge opportun de dire : - Azad, ta mère a disparu voilà un quart de siècle. Pourquoi l'évoquer ce soir ? Le jeune homme hausse les épaules. Il voulait juste remettre sa marâtre à sa place. Son père poursuit : - Que Dieu ait son âme, mon fils. - Je n'ai rien dit de mal. Elle était elle aussi une très bonne cuisinière. Un cordon-bleu, n'est ce pas, papa ? Pour toute réponse son père se remet à manger. Il ne voulait pas envenimer les choses. Il avait oublié sa première femme depuis longtemps. Zahia se lève et revint avec une corbeille de fruits. Elle avait marqué le point. Elle ne voulait pas trop tarder à table. Azad termine rapidement le contenu de son assiette et prend une pomme. Son père l'imite et tous les deux demeurèrent à table, alors que Katia et Zahia débarrassaient. Ils terminèrent leur dessert et se retirèrent au salon. Katia vint leur servir un thé. Elle rejognit ensuite sa mère dans la cuisine pour faire la vaisselle. (À suivre) Y. H.