Tous les observateurs avertis s'attendaient à une rude bataille pour désigner la fameuse délégation qui devrait se rendre, demain au Palais du gouvernement, pour “croiser le fer” avec Ahmed Ouyahia, connu pour être un “vieux loup” en matière de négociations et de manœuvres de haute voltige. Finalement, la bataille a été beaucoup plus rude que prévu, car les ambitions des uns, les calculs et les susceptibilité des autres auront compliqué la tâche de tous ceux qui avaient tablé sur une simple formalité susceptible d'être réglée en l'espace de quelques heures. D'ailleurs, le point culminant de ce conclave, qui ne pouvait que s'articuler autour de la composition de ladite délégation, aura électrisé les débats jusqu'à reléguer au second plan les deux autres points de l'ordre du jour relatifs d'une part, à l'évaluation de l'application des fameuses incidences exigées par les archs, et d'autre part, à la mise en place de la commission technique chargée des modalités pratiques pour l'amnistie fiscale en Kabylie. Et à défaut de se préparer à des négociations très serrées avec le Chef du gouvernement, les nombreux délégués présents au conclave de Tizi Rached ont préféré négocier très serré entre eux, les uns préférant privilégier la bataille de “leadership” entre coordinations de wilaya, notamment celles de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira. La “guerre fratricide” aura duré plus de vingt-quatre heures “non-stop” où les propositions et les contre-propositions des uns et des autres furent entrecoupées de longues concertations pour pratiquer la tactique déjà bien connue de l'usure et aspirer à imposer des points de vue et des résolutions parfois diamétralement opposés. À ce jeu-là, la coordination de la wilaya de Bouira, qui était beaucoup plus exigente, au départ pour une délégation aussi large que possible, finira par lâcher du lest et “privilégier l'intérêt du mouvement”. Mais la bataille a été encore plus accentuée entre la coordination de Tizi Ouzou et celle de Béjaïa au moment même où l'on pensait, hier, à la mi-journée, que tout était ficelé pour une délégation de vingt-quatre délégués selon le prorota habituel. Les “coups de boutoir” retardèrent plus d'une fois le dénouement tant attendu à un tel point que le fameux rendez-vous archs/gouvernement était menacé et à la limite même risquait le report, pour que la sagesse des uns et la ténacité des autres l'emportent, hier, en fin d'après-midi, où le conclave de l'Interwilayas a fini par rendre un verdict obtenu presque “au forceps”. M. H.