Moins de deux semaines après son succès électoral inespéré, le Cavaliere se retrouve à nouveau dans le box des accusés. Cinq mois après sa condamnation à quatre ans de prison dans l'affaire Mediaset, Silvio Berlusconi a été condamné, en première instance, par le tribunal de Milan à un an de prison pour violation du secret de l'instruction dans l'affaire Unipol. Dans les deux affaires, il s'agit d'une décision non définitive qui n'empêche pas l'intéressé de briguer un mandat électif en droit italien. Le Cavaliere en a fait un argument électoral, contre l'establishment des juges, du système fiscal et des journalistes. Son parti Popolo della Liberta (PdL) a d'ailleurs annoncé l'organisation d'une grande manifestation, le 23 mars, piazza del Popolo, à Rome, pour protester “contre l'oppression fiscale et toute forme d'intimidation judiciaire". Berlusconi, ainsi que son fils Pier Silvio, ont été acquittés par la Cour de cassation dans une autre affaire de fraude fiscale de 10 millions d'euros, Mediatrade, remontant à 2003-2004, pour cause de prescription. Spécialiste des procédures juridiques, le Cavaliere reste confronté à deux verdicts majeurs d'ici à la fin du mois. Le “bal des procès" est loin d'être terminé pour lui. Le 18 mars, le tribunal de Milan doit se prononcer dans l' “affaire Ruby", où l'ancien chef de gouvernement est accusé d'avoir rémunéré une mineure marocaine, surnommée Ruby, en échange de prestations sexuelles. Il risque jusqu'à trois ans de prison pour prostitution de mineure et douze ans pour abus de pouvoir. Enfin, le 23 mars, la Cour d'appel devra statuer dans l'affaire de fraude fiscale de Mediaset, où le Cavaliere a déjà été condamné, en première instance, à quatre ans d'emprisonnement, peine réduite à un an après amnistie partielle. D'où ses efforts pour ne pas quitter le devant de la scène politique. Tant qu'il sera dans les arcanes du pouvoir, le Cavaliere sait qu'il peut se jouer de la justice.