Pourquoi priver un public qui sait apprécier et qui se déplace, en solitaire, en couple, en famille à la file indienne, en groupe, ou en procession, à chaque événement culturel, qu'il vente ou qu'il neige ? Après les journées consacrées au livre (lecture, ateliers, conteurs) lecture et apprentissage de proximité, le festival du théâtre d'expression amazigh, Batna et ses habitants semblent prendre goût aux sorties et rentrées tardives. Les quatrièmes Journées de la musique classique, programmées du 9 au 14 mars, arrivent et coïncident avec l'annonce de “thifsouine" (le printemps), selon le calendrier agricole chaoui. Cette quatrième édition a bénéficié d'un traitement un peu spécial car elle rentre dans le cadre des festivités réservées au cinquantenaire de l'indépendance. Le directeur de la culture de la wilaya de Batna, M. Bougandoura, le directeur de l'institut régional de la formation musicale de la wilaya de Batna et ses annexes, mais aussi le directeur de la Maison de la culture et le Théâtre régional de Batna ont mis les bouchés doubles pour la réussite de ce rendez- vous, ayant constaté que le nombre des mélomanes et amateurs de musique classique va crescendo depuis son lancement. A titre d'exemple, la soirée d'ouverture, qui a vu l'orchestre de l'Institut de la formation musicale de Batna donner le la, a connu un phénomène plutôt bon indicateur : un grand nombre de citoyens n'ont pu, hélas, trouver place dans la salle de spectacle du théâtre, pour la simple raison que la cérémonie a eu lieu à guichets fermés. L'ouverture s'est faite aux couleurs universelles (musique classique universelle), musique classique algérienne, avec un zeste du terroir qui lui a donné un cachet original et originel. Le travail de partenariat et d'échange entre différents instituts du pays mais aussi inter annexe, comme c'est le cas de l'IRFM de Batna, donne d'excellents résultats. La prestation de l'orchestre de l'institut de Batna, avec quelques solos de piano durant lesquels les solistes (des filles) ont montré leur savoir-faire, fut le meilleur exemple. Après Batna à l'ouverture, la deuxième soirée, dimanche dernier, a été consacrée à l'orchestre de Bouira. Autres touches, autres timbres. Les spectateurs et présents interrogés expriment leur satisfaction. Dans leur majorité, ils ignorent l'existence d'instituts et d'annexes à travers le pays. L'orchestre de Bouira a su séduire un public connaisseur, qui a agréablement surpris l'orchestre voisin du Djurdjura, mitoyen des Hauts-Plateaux et invité des Aurès. En marge des soirées et galas, des ateliers supervisés par des spécialistes en différents instruments de musique et histoire de musique, ont abrité des conférences-débats (naissance du violon, l'expérience algérienne dans la formation musicale). Notons également un concours du meilleur soliste instrumentiste. Par ailleurs, un vibrant hommage a été rendu à M. Boulifa, ex-directeur de l'Institut de la formation musicale d'Alger. Orchestres symphoniques de différentes villes : Oran, Alger, INSM sont au programme jusqu'au 14 mars. Une occasion pour un très grand nombre de familles de sortir, même si la nuit l'air est assez frais. Normal, une sonate auressienne vaut le déplacement. R H