Résumé : Azad est tout de suite séduit par un appartement au 5e étage d'un immeuble ultramoderne. Il décide d'y emménager le plus tôt possible. Ici il se sentira chez lui, et loin de tout commentaire. De retour à la maison, il retrouve Zahia dans la cuisine et la salue en l'appelant maman. Sa marâtre ne semble pas apprécier ce titre. Il sourit taquin. Sa bonne humeur allait faire des ravages ce soir. Tant pis si les réponses de Zahia sont toujours des flèches empoisonnées. Il fait une petite moue amusée avant de répondre : - Mais tu es la femme de mon père. Je ne sais plus comment t'appeler. - Zahia. Comme tu l'as toujours fait. Tu sais bien que je suis trop jeune pour être ta maman. Il rit : - Ma propre mère était bien plus jeune que toi, Zahia. Elle hausse les épaules : - Je n'aurais pas fait un enfant à son âge. Elle était trop pressée de pouponner. - Parce qu'elle aimait les enfants. Elle lui jette un coup d'œil plein de reproches : - Tu insinues que je n'aime pas les enfants ? Il hausse les épaules d'un air toujours amusé : - Tu n'as eu Katia que des années plus tard après ton mariage. L'unique enfant que tu as pu concevoir. Zahia laisse tomber son couteau. Elle s'avance vers lui l'air menaçant et le regard mauvais : - Tu veux quoi au juste, Azad ? La guerre ? On dirait qu'on t'a dopé ce soir. Pourquoi cherches-tu la pagaille ? Il souriait toujours : - Je voulais juste que tu sois ma mère pour quelques heures. - Pour quelques heures ? Et pourquoi donc ? Ah ! Je crois comprendre. Tu connais une fille et tu veux m'en parler pour qu'on aille demander sa main. Hein ! C'est ça ? C'est pour ça que tu veux que je sois ta mère juste ce soir ? Azad se met à rire. Agacée Zahia brandit son couteau : - Arrête de te moquer de moi. Arrête ! Attirés par les cris, Tahar et Katia les rejoignent dans la cuisine : - Que se passe-t-il ? Pourquoi tout ce remue-ménage ? - Pose la question à ton fils. Il est en train de se moquer de moi. Tahar, qui n'avait pas revu son fils de la journée, se retourne vers lui : - Azad, où étais-tu donc passé toute la journée ? Le jeune homme fait un clin d'œil à sa sœur qui riait sous cape, avant de répondre : - J'ai passé une très bonne et très bénéfique journée père. - Où ça ? - Dans un immeuble pas très loin de chez vous. Pour une fois, je crois que la chance est de mon côté. Zahia s'insurge : - Oui, je crois qu'il veut se marier. Il a l'air tellement heureux et sûr de lui. Katia, qui avait compris que son frère avait déniché un appartement, se remet à rire de plus belle, ce qui irrita davantage sa mère. - Arrête donc de rire comme une idiote toi aussi. Je n'arrive plus à vous suivre tous. On dirait que vous avez décidé de mettre mes nerfs à vif. Toi aussi Tahar ! Je ne vois pas ce que tu attends pour remettre ton fils à sa place. Azad recule de deux pas : - Où est donc ma place ? Ici dans la cuisine ? Dans le couloir ? Ou bien au premier étage ? Zahia, tu vois bien que je n'ai pas de place dans cette maison. Voulant éviter une scène, Tahar lance d'une voix ferme : - Azad, ça suffit ! Je crois que tu es satisfait de ta journée, ce qui explique ta bonne humeur. Mais ceci n'est pas une raison pour contrarier ta marâtre. Elle est passée par des moments très délicats et... - Mais non ! Mais non ! Je ne suis pas aussi fragile que tu le penses Tahar. Je ne suis passé par aucun moment délicat. C'était juste le surmenage. Tu le sais bien. (À suivre) Y. H.