Résumé : Alors qu'ils se retrouvaient seuls au salon, Azad apprend de son père que Zahia avait frôlé une dépression.Il se rappelle sa mauvaise conduite envers lui, et comprend que sa belle-mère souffrait de remords. Le psychologue avait tout de suite compris le malaise qui torturait celle qui était à l'origine de tous ses maux. Pour oublier le passé, il offre une montre à son père. Tahar met la montre à son poignet et se met à contempler le bijou d'un air satisfait : - Merci fiston. C'est une vraie merveille. La porte du salon s'ouvrit. Zahia venait de terminer de mettre de l'ordre dans la cuisine, et Katia était montée dans sa chambre. Azad remarque que sa belle-mère avait les yeux irrités. Avait-elle pleuré ? Elle leur jette un coup d'œil furieux et demande : -De quoi étiez-vous en train de discuter ? Tahar s'empresse de répondre : -Oh, de rien. Azad me parlait de son métier. Regarde ce qu'il vient de m'offrir ! Il tendit son bras et Zahia remarque la montre à son poignet : -Elle est sublime, n'est-ce pas ? Zahia hausse les épaules -Tu n'as jamais voulu porter de montre de ta vie. Tu as tellement peur de vieillir et l'heure te rappelle le temps qui passe et qui trépasse. Tahar sourit : -Mais celle-là je vais la porter. Je vois que notre fils a pensé à moi. Elle hausse encore les épaules et souligne : -Ton f i l s. Ton fils est resté longtemps loin de toi. Je ne comprends pas ce revirement de situation. -Il n'y a aucun revirement. Je voulais juste vous offrir à tous un petit souvenir. -Oui. J'ai vu la chaîne de Katia. Elle en est ravie. Azad se penche et prend l'autre écrin qu'il avait déposé sur la table : -C'est pour toi, dit-il en le tendant à sa belle-mère. Elle ouvrit tous grands les yeux avant de tendre la main pour le prendre. Sans plus attendre elle ouvrit le boîtier et en ressortit une magnifique bague en or massif. Elle demeure muette de stupeur, puis regarde son mari, avant de revenir vers son beau-fils : -Merci. Je ne m'attendais pas à tant de sollicitude de ta part. Azad sourit tristement : -Je ne vois pas pourquoi je ne t'offrirais pas de cadeau à toi aussi. Tu fais partie de la famille depuis si longtemps maintenant. Elle blêmit et lance d'une voix ferme : -Je ne fais pas partie de la famille. Je suis la famille. -Alors, c'est une raison encore plus valable pour t'offrir des cadeaux. Elle ne put répondre, mais ses yeux lancèrent des éclairs. Elle met la bague à son doigt et se met à la contempler. Azad, jugeant le moment propice pour se retirer, se lève : -Je crois que je vais monter dans ma chambre. Je vous souhaite une bonne nuit. -A toi aussi fiston. Dors bien, lance son père. Sa belle-mère ne lèvera même pas les yeux vers lui. Azad passe devant elle et quitte le salon. Le lendemain, la ville était sous un soleil radieux. On était encore en hiver, mais le temps était clément. Azad se rappellera longtemps les rudes hivers européens. Il avait souffert le martyre lorsqu'il passait des nuits à grelotter sous des couvertures de fortune, dans des chambres sombres, miteuses et glaciales. Il ne comprenait pas encore comment il avait pu résister à tant de désagréments. Il descendit au rez-de-chaussée et trouva Katia fin prête à se rendre au lycée. -Bonjour Azad. Tu as bien dormi ? -Bonjour petite sœur. Oui. Assez bien. Je me suis réveillé aux aurores, mais je ne voulais pas déranger. -Je viens de faire du café. Allons prendre le petit-déjeuner dans la cuisine. En dehors de sa sœur, personne n'était réveillé. Azad s'installe devant la grande table de la cuisine, et elle lui sert un bol de café au lait fumant. Elle pousse vers lui la corbeille de croissants chauds, le beurre et la confiture. - Il fait frais dehors, tu devrais bien te nourrir avant de sortir. Azad se met à beurrer un croissant en souriant : -Tu ne connais rien du froid, Katia. Nous avons un pays qui nous réchauffe le cœur et l'esprit, et qui nous fait vivre sous son beau soleil toute l'année. Là-bas, le soleil est une denrée rare, et l'hiver est rude et long. (À suivre) Y. H.