Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, a animé, jeudi à l'hôtel Novotel de Constantine, une rencontre avec le patronat de la région. L'objectif principal de cette journée est de resserrer les liens avec les autorités locales et inciter les chefs d'entreprise de la ville des Ponts à se mobiliser et à relancer un secteur industriel dans une wilaya connue surtout pour ses pôles mécaniques et pharmaceutiques. Lors de son intervention, le président du FCE, qui a fait part de son souhait d'ouvrir un bureau du forum à Constantine, a mis l'accent sur la responsabilité collective des investisseurs à accompagner les réformes industrielles engagées par le gouvernement. Jugeant que les enjeux sont de taille et que l'économie algérienne doit s'affranchir de sa dépendance des importations et des hydrocarbures, il expliquera : “Nous avons noté que depuis dix ans, la croissance a été essentiellement portée par les dépenses publiques. Malheureusement, ces chiffres et ceux de la croissance sont décevants. En plus du chômage, la croissance, qui devait tourner autour des 6 ou 7%, a enregistré en 2012 un taux de moins de 3%. On a reconnu implicitement que ce modèle de croissance doit être revu. On va achever les programmes engagés, mais à côté de cela, il y a une ambition industrielle à reconquérir, il y a une sécurité alimentaire qu'on veut mettre en avant pour moins dépendre de l'étranger. L'objectif principal reste donc la relance de la croissance. Pour cela, nous devons éviter à notre économie l'emprise des importations, les autorités sont conscientes. Il y a un côté attractif de l'activité industrielle, en revanche, il y a un côté répulsif par rapport aux difficultés sur le terrain pour engager des projets. Il faut que cela change ; notre pays doit atteindre les normes admises, c'est-à-dire que la contribution du secteur industriel doit atteindre les 15 à 20% de l'économie. En clair, les besoins de notre population ne doivent plus être couverts par les étrangers." M. Hamiani qui a, par ailleurs, exprimé sa satisfaction quant à la volonté affichée par l'Etat à vouloir accompagner l'investissement, invite les chefs d'entreprise de la région de Constantine à adopter le programme soutenu et appliqué par le patronat de l'Algérois. “Les autorités attendent de nous qu'on soit ambitieux, nous sommes soutenus même à Constantine, nous avons besoin de la mobilisation des chefs d'entreprise. En matière des financements accordés, les banques appliquent un taux bonifié de 3,25 ou 3,5%, ces dernières perdent beaucoup d'argent. C'est un soutien direct de l'Etat aux investisseurs. Il est vrai que les procédures administratives entravent l'investissement, nous tentons de trouver des solutions. Comme par exemple la domiciliation des sociétés, les délais de traitement des dossiers, nous avons fait appel aux notaires et aux avocats. Maintenant, nous nous attaquons aux permis de construire, à l'obtention des prêts et il est prévu qu'on aille plus loin. Ces orientations, pour redynamiser le secteur industriel, nous voulons les généraliser à travers tout le pays et intégrer dans le jeu les PMI/PME", dira-t-il. Et de poursuivre : “Sur les 600 000 entreprises qui existent en Algérie, 95% d'entre elles sont trop petites. Elles le sont parce qu'il y a un mauvais accompagnement de nos banques, mais également parce que notre état d'esprit est de se contenter d'un petit projet dans une petite région avec un manque d'ambition de réaliser des grands projets. Il faut voir grand. Notre secteur public est puissant, mais malheureusement caractérisé par d'interminables structurations qui empêchent son développement, le secteur étranger est, quant à lui, décevant et traîne le pied, puis il y a le secteur privé qui doit jouer un rôle plus important, les projets doivent être pris avec professionnalisme tout en favorisant le partenariat avec le secteur public ou les étrangers." Pour sa part, le wali de Constantine, Noureddine Bedoui, a assuré que les autorités locales s'engagent à accompagner l'investissement, notamment avec la création des zones industrielles et la régularisation des propriétés foncières. D B