Pour revenir à l'enquête de la CNCDH, elle souligne que dans “un contexte de hausse du chômage et de fermeture d'usines", il y a “une dangereuse banalisation des propos racistes". Selon elle, “internet contribue grandement à cette banalisation". Mais, précise la commission, “elle s'alimente également de l'instrumentalisation dans le discours politique de certaines thématiques (immigration, religion-laïcité), ainsi que de certains dérapages et des polémiques qui ont suivi". Cette poussée de l'intolérance se manifeste par “une forte augmentation" (+23%) en 2012 “des actes et menaces à caractère raciste et antisémite", rappelle la commission. 1 539 actes et menaces ont été dénombrés par les services de police et de gendarmerie l'an passé. Mais la CNCDH distingue “le racisme", en “relative stabilité" (+2%) du “racisme anti-musulman" (+30%) et de “l'antisémitisme" (+58%). “Cette vraisemblable hausse des actes antisémites restera à confirmer en 2013", a souligné lors d'une conférence de presse Christine Lazerges, présidente de la CNCDH, faisant état d'“indicateurs insatisfaisants". S'agissant de l'antisémitisme et du racisme anti-musulman, la CNCDH constate néanmoins “l'existence de pics" entre mars et avril, dans la foulée de l'affaire Merah. “Face à une situation économique et sociale extrêmement tendue, ce sont bien les Noirs, les Arabes, les Juifs, les femmes, et les homosexuels, qui deviennent les premières victimes de la conjoncture", a réagi SOS Racisme dans un communiqué. Dans ses propositions, la commission appelle les pouvoirs publics “à trouver les moyens pour lutter contre les préjugés", et ce, “dès la crèche et l'école maternelle". A. O.