Paris veut privilégier “une politique des visas équilibrée", prenant en compte “la maîtrise des flux migratoires et les enjeux de sécurité", mais aussi “l'attractivité" de la France. La France est votre principale destination pour passer des vacances ? Si c'est le cas, vous aurez peut-être la possibilité de vous faire délivrer un visa de circulation valable jusqu'à cinq ans. La délivrance de ces visas de circulation, valables entre six mois et cinq ans, va être simplifiée pour tous les talents étrangers, ont annoncé lundi les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères. En plus des touristes assidus de l'Hexagone, les nouvelles mesures ciblent les hommes d'affaires, les universitaires, les scientifiques et les artistes. Le Quai d'Orsay et la place Beauvau “ont donné instruction au réseau diplomatique et consulaire d'améliorer, partout où cela est possible, le taux de délivrance des visas de court séjour, dits de circulation, ainsi que leur durée de validité", selon un communiqué conjoint. Les visas de circulation permettent à leur bénéficiaire de séjourner en France et dans l'espace Schengen 90 jours par période de six mois, sans avoir à demander un nouveau visa à chaque déplacement. Il s'agit de simplifier les procédures pour ceux “qui veulent créer des emplois, développer des échanges, participer à l'effort de recherche ou de création artistique", selon un engagement de campagne de François Hollande. “Convaincus de la nécessité d'une politique des visas équilibrée, répondant aux enjeux complémentaires que sont d'un côté la maîtrise des flux migratoires et les enjeux de sécurité, de l'autre l'attractivité de notre pays, les ministres proposeront prochainement de nouvelles mesures destinées à améliorer l'accueil des demandeurs de visa, mais aussi à simplifier et rationaliser les dispositifs d'accès au séjour pour les compétences recherchées", ajoute le texte. En 2011, la France a délivré 1 947 251 visas de court séjour dont 1 879 386 ordinaires et 67 865 officiels, selon les derniers chiffres officiels. Les ressortissants de Russie (302 047), de Chine (217 070), du Maroc (157 750) d'Algérie (137 051) et de Turquie (109 463) en sont les principaux bénéficiaires. Le précédent gouvernement de droite avait, à l'inverse, envisagé de durcir la délivrance de ces visas de court séjour, considérés comme “un passeport pour la clandestinité". En effet, une bonne part des 400 000 clandestins qui se trouvent en France y sont arrivés avec un visa de court séjour avec l'intention de rester dans le pays. D'ailleurs, la plupart des refus sont justifiés par “le risque migratoire". Toujours dans un esprit d'ouverture, la France organisera un débat sans vote qui aura lieu en avril au Parlement sur l'immigration professionnelle et l'accueil des étudiants. La Chine compte le plus grand nombre d'étudiants étrangers en France, suivie du Maroc et de l'Algérie. A. O