Comme convenu lors de la dernière réunion tenue à la permanence du candidat Rachid Benyellès, le “front contre la fraude”, comme appelé communément, se retrouve, aujourd'hui, au siège du FLN pour un nouveau round de concertations. Au-delà de la symbolique, une marque de solidarité avec la formation de Benflis en proie à une machination sans commune mesure du clan présidentiel, le groupe des “dix” va évaluer d'une part “le retour d'écho” du communiqué rendu public à l'issue de la précédente réunion, et d'autre part, arrêter une “stratégie de riposte” à ce qui s'apparente à “un entêtement” du locataire d'El-Mouradia par rapport aux demandes exigées par le groupe pour la tenue d'un scrutin transparent. S'il va sans dire que la récente sortie du général de corps d'armée Mohamed Lamari sera l'un des points focaux qui seront au centre des débats, en ce sens que les participants auront à apprécier les propos du patron de l'institution militaire même si l'on affirme d'ores et déjà “qu'on a pris acte avec satisfaction des explications qu'il a apportées”, il n'en demeure pas moins que d'autres points seront à l'ordre du jour. C'est ainsi que la question du départ du gouvernement et celle de la mise en place d'une commission indépendante, entre autres revendications exigées par “les dix”, seront évoquées. Face au refus déjà manifesté de Bouteflika de céder à ces exigences, les participants prévoient ainsi plusieurs scénarios pour la riposte. Même si rien n'a été jusque-là arrêté définitivement, chaque partie aura à avancer ses propositions, ils n'excluent pas, outre mesure de recourir à des manifestations de rue ou, le cas extrême, se retirer de la course au cas où Bouteflika viendrait à persister à “faire le dos rond”. L'important étant bien entendu, explique une source proche du groupe, d'arrêter une stratégie et de trouver les meilleurs moyens pour réunir les conditions idoines pour un scrutin transparent. “M. Bouteflika n'obéit qu'à la contrainte. Il faut par conséquent trouver les moyens pour l'amener à lâcher du lest”, fait encore observer notre source. Une chose demeure certaine : la réunion d'aujourd'hui est perçue comme une autre étape devant donner la marche ultérieure à suivre pour le groupe. Pour rappel, les candidats ont exigé le remplacement du gouvernement Ouyahia par un cabinet intérimaire, la mise en place d'une commission indépendante qui va contrôler l'administration dans les diverses étapes de la préparation du scrutin et la protection des candidats et de leurs soutiens des pressions. à ce jour, hormis l'institution militaire, par la voix de son patron, qui a réaffirmé sa neutralité tout en demeurant “vigilante”, l'exécutif et la présidence se sont confinés dans un silence abyssal. Toutefois, certaines voix telles que celles du RND, le parti d'Ouyahia, ou encore Zerhouni, ont laissé entendre que le départ de “l'exécutif ne sera pas à l'ordre du jour”. K. K.