Le “front contre la fraude” a vu la participation d'Ahmed Taleb Ibrahimi. Comme attendu, la réunion du “front contre la fraude” qui s'est tenue, hier, au siège du FLN à Alger, a consacré l'essentiel des débats, qui ont duré un peu plus de six heures, à l'examen de la récente sortie du patron de l'institution militaire en marge de la visite de Bouteflika au Musée de l'armée à Alger. À ce titre, les participants ont noté à l'unanimité que les “déclarations du général Lamari sont en parfaite cohérence et complémentarité avec les exigences formulées dans la déclaration du 12 janvier 2004”, a indiqué à l'issue de la réunion, l'ancien chef du gouvernement M. Mokdad Sifi. Interrogé si le groupe des “onze” — puisque le MSP s'est fait représenter par l'ex-président de son groupe parlementaire, Abdelkrim Dahmane et Ahmed Dane, en dépit des réserves exprimées publiquement par le premier responsable de la formation islamiste — allait présenter concrètement ses doléances à l'institution militaire comme l'avait souhaité le général Lamari, Mokdad Sifi a eu cette réponse fort éloquente: “évidemment”. C'est dire que, selon toute vraisemblance, le groupe des “onze” s'achemine à présenter “les doléances” à “la grande muette” d'autant qu'il relève “la détérioration toujours plus grave du climat politique” qui expose à leurs yeux “la cohésion de la nation et la stabilité des institutions à des dérives lourdes de conséquences”. Dans une déclaration rendue publique à l'issue de la réunion, le “front contre la fraude”, comme appelé communément, note que “cette situation interpelle l'ensemble du peuple algérien et les institutions soucieuses du destin de la nation”. Dans ce contexte, il rappelle : “Nous prenons acte de la déclaration du chef de l'état-major de l'ANP” avec cependant, ce message sibyllin : “Une telle position exige que les autres institutions s'interdisent tout engagement dans ce qui se présente désormais comme un coup de force électoral”. Une autre réunion samedi prochain chez Benbitour Si les participants se donnent encore quelque temps pour arrêter des actions sur le terrain, ils se retrouveront samedi prochain au siège de Benbitour, c'est sans doute pour attendre un autre retour d'écho sur cette seconde interpellation à la grande muette, puisque désormais, ils sont convaincus que Bouteflika va vers ce qu'ils qualifient de coup de force électoral. “Devant l'exceptionnelle gravité des menaces qui pèsent sur la nation, nous avions alerté l'opinion nationale et internationale par notre déclaration du 12 janvier. À ce jour, aucune réponse n'a été enregistrée de la part du pouvoir exécutif”. “Au contraire, ajoutent-ils, nous assistons à une fuite en avant dans les abus d'autorité multiformes”. À ce titre, ils tiennent à dénoncer les entraves dans la collecte des signatures, un des autres points évoqués lors de la réunion. “Dans le cadre de l'opération de collecte des signatures, une campagne, marquée par des pressions et chantages, est déclenchée contre les citoyens, les cadres et les contributaires potentiels, refusant l'allégeance et manifestant leur attachement à l'alternance. Cela rend encore plus actuelles les revendications exprimées dans notre première déclaration”, affirment-ils. Le “front contre la fraude” qui a vu la participation d'Ahmed Taleb Ibrahimi a décidé, cependant, de maintenir la concertation d'autant, comme l'a relevé Sifi, qu'“il y a une grande cohérence dans le groupe”. “En cette période particulièrement critique, nous réaffirmons notre volonté de consolider notre cadre de concertation et d'action pour une élection sincère, régulière et transparente, et pour des mesures à la hauteur des enjeux auxquels est confronté notre pays et des légitimes aspirations des citoyens”, conclut le communiqué. Il est à noter enfin que les signataires au nombre de onze, Ali Yahia Abdenour, Rachid Benyellès, Mouloud Hamrouche Mokdad Sifi, Ahmed Benbitour, Chérif Belkacem visiblement malade, Réda Malek, Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Benflis, Abdelkrim Dahmane et Saïd Sadi se sont retrouvés, dans un premier temps, au siège de la permanence de Benyellès avant de rallier le siège du FLN en guise de solidarité avec la formation de Benflis. Par ailleurs, dans un autre communiqué, les “onze” ont exprimé leurs condoléances et leurs soutiens aux familles des victimes de l'explosion qui s'est produite à Skikda. K. K. DECLARATION Devant l'exceptionnelle gravité des menaces qui pèsent sur la nation, nous avions alerté l'opinion nationale et internationale par notre déclaration du 12 janvier 2004. À ce jour, aucune réponse n'a été enregistrée de la part du pouvoir exécutif. Au contraire, nous assistons à une fuite en avant dans les abus d'autorité multiformes. Dans le cadre de l'opération de collecte des signatures, une campagne, marquée par des pressions et chantages, est déclenchée contre les citoyens, les cadres et les contributaires potentiels, refusant l'allégeance et manifestant leur attachement à l'alternance. Cela rend encore plus actuelles les revendications exprimées dans notre première déclaration. La détérioration toujours plus grave du climat politique, expose la cohésion de la nation et la stabilité des institutions à des dérives lourdes de conséquences. Cette situation interpelle l'ensemble du peuple algérien et les institutions soucieuses du destin de la nation. À ce titre, nous prenons acte de la déclaration du chef de l'état-major de l'ANP. Une telle position exige que les autres institutions s'interdisent tout engagement dans ce qui se présente désormais comme un coup de force électoral. En cette période particulièrement critique, nous réaffirmons notre volonté de consolider notre cadre de concertation et d'action pour une élection sincère, régulière et transparente et pour des mesures à la hauteur des enjeux, auxquels est confronté notre pays et des légitimes aspirations des citoyens. Alger le 20 janvier 2004 Les signataires : Ali Yahia Abdennour, Rachid Benyellès, Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi, Ahmed Benbitour, Chérif Belkacem, Réda Malek, Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Benflis, Abdelkrim Dahmane, Saïd Sadi.