Ce film a été perçu par le jury comme plein de poésie, ce pourquoi il lui a décerné la plus haute distinction du Festival. Le Festival national du film amazigh de Tizi Ouzou a pris fin jeudi dernier. L'Olivier d'or a été, finalement, attribué, dans la catégorie meilleur film de fiction, à Djamel ou Djem Allam pour son film "Banc public". Un film muet qui met l'accent sur la gestuelle et le pantomime, et qui, à la fin, fait chanter George Brassens : “Banc public ! Banc public !". Ce film a été perçu par le jury comme plein de poésie, ce pourquoi il lui a décerné la plus haute distinction du festival. L'heureux lauréat n'a pas manqué de remercier le “bon" ou “banc" public et ses “copains du jury". Djamel Allam a en fait déclaré : “Merci le bon public, je ne parle pas des journalistes, et merci le jury, ce sont tous des copains." Le prix lui a été remis par Slimane Hachi, porte-parole de la ministre de la Culture. “Je suis vraiment ému. Cette distinction est une forme de respect. Mon film parle de la condition de la femme, c'est elle qui m'a donné la vie. Il reste un film éducatif", a signalé Djem Allam dans les coulisses du théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou. Dans la catégorie documentaire, l'Olivier d'or a été accordé à la production de Chez Salah, de Nadia Bouferkas et Mehmet Arikan (un Turc). Le film relate la résistance d'un cafetier kabyle qui assiste à la destruction du quartier et des usines de textiles de Roubaix car l'activité a périclité. On veut reconstruire ce quartier pour y ériger des résidences et un supermarché. Un documentaire tourné en français, plein de nostalgie pour les années 1960/1970. Salah, le personnage du documentaire, fait de la résistance et ne veut pas abandonner son café entouré par des bulldozers et des pelleteuses. Ses quelques clients, des retraités pour la plupart, ramènent le spectateur vers une belle époque. Le bon vieux temps ! Le film de Abderrezak Larbi Cherif, qui revient sur une période historique avec beaucoup de “rigueur", celle relative à la résistance et aux sacrifices des manifestants du 17 Octobre 1961 à Paris, un évènement où de nombreux Algériens périrent et furent jetés dans la Seine, n'a pas reçu l'adhésion du jury. La production en tamazight intitulée "Asif n Yidammen" (le sang du fleuve), n'a, semble-t-il, pas emporté la séduction du jury, qui a préféré l'entêtement d'un Kabyle de Roubaix. Pourtant, techniquement, les deux films sont, de l'avis des professionnels, tous les deux irréprochables. Le prix d'interprétation féminine a été attribué à Hadjira Oubachir pour son rôle dans la fiction “Iminig" d'Embarek Mennad. Quant à la distinction de la meilleure interprétation masculine, elle a été attribuée au jeune Merzek Hichem, qui a joué dans le même film le rôle du fils d'une handicapée qui rêve de partir vers un ciel plus clément. Côté animation, le film du jeune Ould-Elhadj Massinissa, seul en compétition dans cette catégorie, a remporté l'Olivier d'or. Son film, “la Cigale et la fourmi" (film en 3D), était techniquement réussi, dans l'histoire où son réalisateur a fait preuve de beaucoup d'imagination. Ould-Elhadj Massinissa a dédié son prix à tous les étudiants de l'Ismas. Quant à la section Jeunes talents, le premier prix a été accordé à Slimane Belherrat pour son film “Taqvaylit-iw Assa-A", et le deuxième prix est revenu au jeune Abdellahak Zaazaa pour son film “Yassassen n'tmurt" (les gardiens de la terre), produit en tamazight et portant sur une tradition berbère très ancienne de la région des Aurès. Par ailleurs, le prix du meilleur doublage est revenu à Samir Aït Belkacem pour le film d'animation adapté “Kiki, le Viking 2". Et c'est ainsi que se termine la 13e édition du Festival du film amazigh. K T