Placé sous haute surveillance sécuritaire, ce forum a été une réussite à plus d'un titre. On s'agglutine devant des stands qui exposent des tasses à l'effigie de Che Guevara et des assiettes au portrait de Chokri Belaïd, l'opposant tunisien de gauche assassiné à Tunis le 6 février. Des ateliers et discussions sont organisés chaque jour au campus d'El-Manar par différentes organisations non gouvernementales. Festive avant tout, l'ambiance se fait parfois féroce lorsqu'il s'agit de piétiner ou de brûler un drapeau israélien. Le lien unificateur entre tous, ici, reste la cause palestinienne, impossible à ignorer avec l'immense drapeau déroulé sur une façade du campus, les stands d'aide pour Gaza et les nombreux slogans qui éclatent à tout moment. C'est par un dernier grand rassemblement pour la Palestine que le rendez-vous altermondialiste devait ainsi s'achever hier. Le grand rendez-vous altermondialiste réunit chaque jour sur le campus universitaire El-Manar de Tunis des ennemis jurés : Marocains et Sahraouis. Comme un coup préparé, la délégation marocaine affiche la couleur au-devant de son chapiteau avec une banderole dénonçant “la propagande" du Polisario, à côté de Sahraouis pro-indépendantistes venus en nombre. Des altercations verbales opposent également les Sahraouis et Marocains qui nécessitaient l'intervention d'autres personnes, notamment de la communauté algérienne. Un représentant de la communauté algérienne en Tunisie nous a affirmé que ceux qui ont été retardés à la frontière, notamment les représentants du Snapap et de la Ligue de droits de l'Homme ainsi que des associations locales et régionales, ont finalement gagné le territoire tunisien et participé au FSM. Journalistes, représentants de la société civile, des ONG nous accostaient et la première question qu'ils nous posaient était relative aux Algériens retenus à la frontière. Ce qu'il faut aussi noter est qu'il n'y avait aucune visibilité malgré l'envoi par le Cnes d'une cinquantaine de personnes représentant plusieurs associations ainsi que quelques sénateurs. Il y avait vraiment problème et la question se posait d'elle-même. Comment un pays aux réserves de changes dépassant les 200 millions de dollars n'a pas érigé un chapiteau pour ses représentants alors que le Maroc en avait érigé trois à proximité de celui du Sahara occidental ? La communauté algérienne de France a également marqué sa présence en force au FSM représentée par Rabah Lachouri, président du Comité national de solidarité avec le peuple sahraoui en France. I. O.