La rencontre entre la délégation algérienne d'experts juridiques de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) et le Conseil italien pour les réfugiés aura permis à Alger et à Rome de s'entendre sur une “approche régionale" pour faire face à ce phénomène. La nécessité d'une “approche régionale" entre les pays méditerranéens et ceux du Sahel afin de trouver des “solutions communes" à la problématique du flux migratoire mixte a été soulignée, hier à Rome, par le président du Conseil italien pour les réfugiés (CIR), Christopher Hein, à l'issue de sa rencontre avec la délégation algérienne en mission d'étude à Rome, en vue d'échanger les expériences avec l'Italie en matière de protection des migrants. Le responsable italien a affirmé que “la recrudescence du phénomène migratoire mixte nécessite le développement rapide d'une approche régionale pour y faire face". Dans le même cadre, il a précisé que l'Algérie et l'Italie sont pour le développement d'une “approche régionale" pour faire face à ce phénomène, avant d'expliquer que l'ampleur de ce phénomène nécessitait une “approche internationale", tout en indiquant que beaucoup de migrants quittent leur pays d'origine, soit pour des raisons socioéconomiques ou à cause de la guerre comme c'est le cas au Mali. De son côté, le président l'Union des juristes pour la protection des droits humains (UFTDU), M. Mario Lana, a indiqué qu'“avec cette approche régionale, la mission d'étude (algérienne) va partager en Italie (...) les procédures pour l'obtention de l'asile, l'intégration et la régularisation avec la possibilité de trouver un travail et d'obtenir un permis de séjour et des conditions d'accueil respectueuses des droits humains et des normes en matière de gestion des flux migratoires mixtes". “Un partage qui veut faire de la coopération régionale le point de démarrage pour mieux comprendre et travailler sur le phénomène", a-t-il souligné. Ceci étant, la présidente de la délégation algérienne, membre de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Mme Yasmina Taya, a indiqué que son organisme “a opté pour cette approche régionale", tout en tenant compte de certains enjeux auxquels la région est confrontée. Dans une déclaration à l'APS, Mme Taya, qui conduit la délégation d'experts algériens lors d'une mission d'étude en Italie dans le cadre des échanges d'expériences avec ce pays, en matière de renforcement de la protection des migrants, a affirmé que “l'Algérie était, auparavant, un pays de transit mais elle est devenue un pays d'installation, surtout des populations en provenance d'Afrique subsaharienne, et ceci depuis de nombreuses années". Elle a précisé que ces flux migratoires mixtes s'“accentuent" et “deviennent de plus en plus importants", d'où, a-t-elle noté, la nécessité de connaître toutes les procédures et les systèmes mis au point par l'Italie et d'autres pays ayant connu ce phénomène et qui avaient acquis une expérience en matière d'octroi d'asile, du travail et dans la régularisation des permis de séjour. S'agissant de l'expérience italienne en la matière, elle a indiqué qu'en raison de sa position géographique, ce pays a longtemps été un pays de transit et d'installation pour une grande partie des immigrants qui se rendent en Europe depuis l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie. Pour faire face à cette situation, l'Italie a mis au point “un système national approprié en matière de migration et d'asile conformément au cadre légal européen, au droit international et dans le respect des droits de l'Homme", a-t-elle relevé. Ce système a permis la mise en place de procédures pour l'asile, l'intégration et la régularisation avec possibilité de trouver un travail et d'obtenir un permis de séjour et des conditions d'accueil respectueuses des normes en matière de gestion des flux migratoires mixtes, a-t-elle encore expliqué. Cette mission d'étude en Italie ambitionne de faire de la coopération régionale, un point de démarrage pour mieux comprendre et appréhender le phénomène des flux migratoires mixtes, a-t-elle dit. M. T./Agences Nom Adresse email