Les huit syndicats envisagent de tenir un sit-in devant le siège du BIT à Alger au cas où le DG refuserait de leur accorder une audience pendant son séjour en Algérie. Poursuivant leur combat pour leur reconnaissance “officielle" et contre les nombreuses entraves à l'exercice syndical, les syndicats autonomes qui ont décidé de faire front commun autour du Snapap-Malaoui pour tenter de s'imposer, comptent lancer une nouvelle action commune. C'est, en fait, une première dans les annales de l'activité syndicale de plus en plus réprimée en Algérie. Huit syndicats autonomes (Snapap, SESS, Snatn, Sonelgaz, postiers, syndicat des travailleurs de Tonic Emballage, de l'hôtellerie, Eurest Algérie et le représentant de l'UITA en Algérie Yacine Zaïd) ont décidé d'interpeller officiellement le DG du BIT. Une demande d'audience lui a été adressée par ces organisations, et ce, en perspective de son arrivée à Alger dans les prochains jours. C'est du moins ce que les responsables de ces syndicats ont annoncé hier lors d'un point de presse tenu à la Maison des syndicats à Bab-Ezzouar. “Nous avons appris que le DG du BIT sera à Alger les 15 et 16 avril prochains pour assister à une conférence. Nous lui avons adressé une demande d'audience officielle. Nous attendons la réponse", révèle d'emblée le premier responsable du Snapap. Et d'ajouter : “Notre démarche a été soutenue par de nombreuses organisations internationales qui ont également saisi le DG du BIT pour donner une suite favorable à notre demande." Les syndicats autonomes espèrent que l'hôte de l'Algérie puisse les recevoir au siège de son organisation à Alger. La raison ? Lui faire un état des lieux “réel avec documents et preuves à l'appui de la situation des libertés syndicales en Algérie". Rachid Malaoui fera savoir que les différentes organisations syndicales, qui faut-il le rappeler, attendent depuis des mois voire des années leur “agrément", prévoient également de répondre à l'éventuel refus ou silence du DG du BIT à leur demande par un sit-in devant son siège à Alger. “Nous comptons lui démontrer que les travailleurs et toutes les organisations internationales nous reconnaissent sauf notre gouvernement !", explique le conférencier. Et d'ajouter que le DG sera prié d'intervenir et de faire pression sur le gouvernement en vue de respecter les différentes conventions internationales ratifiées mais constamment violées. Une liste de 37 syndicalistes de différents secteurs et wilayas, suspendus pour leur activité syndicale, lui sera remise. Paradoxalement, c'est le secteur de la justice qui se taille la part du lion avec 24 fonctionnaires suspendus et sans salaire depuis déjà une année. Certains syndicalistes comme ceux de Laghouat attendent de comparaître devant la justice. M B Nom Adresse email