D'une façon peu chevaleresque, la Fédération de football, comme si elle avait des choses à cacher en matière de gestion de l'équipe nationale, vient de décider de limiter le champ d'action des envoyés spéciaux à Sousse, sous prétexte que les joueurs ont besoin de concentration. Saâdane, à qui les sieurs de la FAF ont intimé l'ordre de verrouiller les portes derrière les gardes-corps dépêchés d'Alger pour visiblement museler des dangereux reporters, a annoncé que d'ici dimanche personne ne pourra approcher les joueurs et encore moins le staff. Saâdane parle même de la nécessité de protéger les joueurs. Rien que ça ! Soudainement donc et comme par enchantement, les journalistes sont devenus des pestiférés qu'il faut absolument éviter quitte à user de la manière forte. Mis à part les propos arrachés hier, les envoyés spéciaux doivent se suffire chaque jour d'un communiqué laconique pour s'enquérir des nouvelles de l'EN. Une sélection nationale qui appartient à tous les Algériens, n'en déplaise aux décideurs de la FAF, que des journaux jaloux de leur travail d'investigation n'ont pas hésité à suivre partout dans le monde et pas seulement en Tunisie pour rapporter la vérité. Les Algériens seront d'autant plus édifiés sur cette maladresse de la FAF quand ils constateront que les envoyés spéciaux ont pu interviewer l'entraîneur allemand du Cameroun, Winfried Schaeffer, quatre heures après l'arrivée de l'équipe à Sousse – les Camerounais sont arrivés à 5 heures du matin – alors que Saâdane, sur ordre de la FAF, nous a fait attendre trois jours… S. B.