La Gendarmerie nationale vient de lancer une campagne de sensibilisation à travers les lycées. Pour la seule année 2003, la Gendarmerie nationale a traité pas moins de 1 810 affaires et arrêté 2 863 personnes. 3 904,64 kg de kif ont été traités, 286 723 comprimés de différents types de psychotropes en plus d'autres quantités de plante de cannabis, de cocaïne et d'héroïne saisis. C'est au prestigieux lycée sportif, Zoubida-Ould Kablia de Draria, que la Gendarmerie nationale a organisé une journée de sensibilisation et de vulgarisation contre ce fléau qui commence à faire des ravages en milieu scolaire. Il semblerait, selon des spécialistes présents, hier, sur les lieux, que la jeune population devient la cible privilégiée des dealers. Le constat est bel et bien établi au point d'inquiéter plus d'un à commencer par les parents d'élèves même si les chiffres restent encore difficiles à évaluer. Ce réel danger existe bel et bien et nos discussions avec les lycéens hier ne font que le confirmer encore plus. “La drogue ? Mais bien sûr qu'on connaît. On peut même vous dire qu'elle est vendue dans notre lycée”, nous confie des jeunes. Et pour prouver leurs dires, ils ont commencé par citer tous les types de stupéfiants avec modalité de consommation et autres psychotropes avec des appellations interminables. La résine de cannabis, à titre d'exemple, représente 90% des drogues saisies en Algérie, et par conséquent, elle est la drogue la plus répandue, et cela n'est pas sans être ignoré par la plupart des élèves. Certains d'entre eux iront jusqu'à demander si cette substance à la même odeur que le pavot qui est aussi une plante dont on tire de l'opium. Les éléments de la gendarmerie chargés de mener cette “mission” ont été assaillis par les questions des élèves aussi pertinentes les unes que les autres. Pour les garçons, cette initiative a suscité un véritable engouement. “C'est la première fois que l'on s'intéresse à nous sérieusement. Que les adultes ne nous prennent pas pour des petits enfants qui ne comprennent rien à rien et qu'ils prennent conscience qu'on coure un réel danger sans savoir pour autant à qui nous adresser”, ont déclaré des jeunes lycéens confrontés selon eux à des violences quotidiennes dans leur quartier. “Je connais aussi bien des enfants que des adultes qui s'adonnent à la drogue et même ceux qui la leur fournisse. Parmi les consommateurs, figurent en bonne place certains de mes camarades de lycée. Ce n'est un secret pour personne dans nos quartiers que les éléments de l'ordre connaissent et ont parfois peur de s'y aventurer notamment à partir d'une certaine heure”, dira spontanément un jeune qui visiblement venait d'avoir une réponse de la part de l'officier sollicité. Ce dernier lui expliquera qu'il est de son devoir de dénoncer, et pour cela, il n'a pas besoin de citer de noms ou désigner des personnes, mais seulement de dénoncer le fait et de le situer. D'où d'ailleurs, l'opportunité d'un numéro vert que la Gendarmerie nationale compte mettre à la disposition des lycéens en particulier et de tous les citoyens en général. La lutte contre ce fléau est en effet l'affaire de tous, à commencer par les parents d'élèves que la gendarmerie a tenu à faire participer. N. S.