Le projet de révision de la Constitution remobilise partis politiques, acteurs de la société civile, communauté universitaire pour remettre sur le tapis cette revendication qui est un facteur d'intégration nationale. Si les festivités commémoratives du 33e anniversaire du Printemps berbère d'Avril 80 ont débuté depuis quelques jours déjà à travers plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou, il n'en demeure pas moins que cette journée du 20 avril porte un cachet tout particulier dans la mesure où elle constitue une date et un repère historique dans le long cheminement du combat amazigh. Si les anciennes générations du militantisme berbère et les pionniers du sursaut salvateur d'Avril 1980 ont marqué d'une pierre blanche cette date mémorable, faite de courage et de sacrifice, les nouvelles générations des années 2000, pour leur part, ont su certainement s'imprégner des valeurs de leurs aînés en matière de mobilisation et de revendication pour arracher bien des acquis indéniables durant ces dernières décennies. Il est vrai que le message du 20 Avril 1980 a été perçu et pris à bras le corps dans les collèges, les lycées et les universités pour en faire une véritable devise maintenant que les débats d'idées et d'opinion font partie de notre quotidien alors que la liberté d'expression a franchi de nombreux paliers dans notre pays même s'il reste encore beaucoup à faire. C'est ce qui fait que la grande marche populaire, qui est prévue aujourd'hui à Tizi Ouzou, attirera certainement la grande foule car les jeunes d'aujourd'hui, garçons et filles, sont plus que jamais mobilisés et déterminés pour réclamer l'officialisation de tamazight en temps que langue officielle. Et comme pour marquer le serment d'Avril 1980, la marche d'aujourd'hui aura comme point de départ l'université Mouloud-Mammeri, ce temple mythique du combat amazigh qui fut, à la fois, le bastion incontournable de la revendication berbère et le tremplin historique du déclenchement des évènements estudiantins d'Avril 1980 qui ont réussi à faire boule de neige et donner ainsi naissance à un mouvement de contestation populaire puissant et grandissant au fil des jours pour défendre inlassablement et légitimer davantage le volet de l'amazighité. C'est aussi pour rappeler les principes sacrés d'une cause commune que les participants à la marche d'aujourd'hui semblent décidés à marcher la main dans la main qu'ils soient étudiants, militants des partis politiques, artistes et citoyens de tous les horizons et de toutes les localités de Kabylie et de plusieurs régions d'Algérie pour affirmer leur soif de revendication sociolinguistique dans un pays qui est le leur. Et comme pour projeter davantage la question amazighe vers l'avenir, la maison de la culture Mouloud-Mammeri abritera aujourd'hui aussi une conférence-débat ayant pour thème “Lendemains du Printemps amazigh" qui devrait être animée par Idir Ahmed-Zaïd, un ancien détenu d'Avril 1980 qui exerce aujourd'hui les fonctions de... vice-recteur de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, alors que cette journée hautement symbolique sera superbement ponctuée, cet après-midi, par une table ronde animée par des anciens détenus d'Avril 1980 qui apporteront, comme chaque année, des témoignages toujours aussi poignants sur les évènements historiques du 20 Avril 1980, ne serait-ce que pour transmettre le flambeau aux jeunes d'aujourd'hui toujours aussi avides et fiers de continuer la lutte pour la satisfaction totale de la revendication amazighe. M. H. Nom Adresse email