Un littoral long de 140 km disposant de trois ports de pêche, d'un port mixte (pêche et commerce) mais surtout d'un port industriel, la pollution marine est un souci majeur et pour les citoyens et pour les autorités portuaires. Les ports ne génèrent pas de pollution mais subissent indéniablement les aléas des effluents des eaux domestiques, des huiles usagées et les rejets des hydrocarbures particulièrement émanant de la plateforme pétrochimique ainsi que des déballastages sauvages des navires de passage. Concernant ce dernier point M. Abdelouaheb Nasrallah, directeur de la capitainerie de l'EPS de Skikda se montre rassurant mais seulement pour ce qui concerne le port industriel de Skikda. “Le déballastage au niveau du reste du littoral n'est pas totalement contrôlable", nous dira le capitaine qui rajoutera que “le risque majeur au niveau du port de Skikda, sont les marrées noires accidentelles". Pour cela, dans un souci de préservation de l'environnement et de la lute antipollution, l'entreprise portuaire de Skikda (EPS) a investi dans les moyens de lutte antipollution marine et s'est dotée de moyens adéquats. Par rapport à la gestion de la lutte antipollution, l'entreprise dispose d'officiers de ports qui exercent le rôle de police maritime et des marins formés pour la lutte antipollution. L'EPS est organisée en services et dispose d'un service de lutte antipollution portuaire qui est en charge de la formation, du suivi, du matériel et de la gestion en général des situations d'urgence. Seuls les deux ports de Skikda et Béjaïa disposent de ces distinctions de qualité. Les sources de pollution de ce port sont les déversements accidentels des hydrocarbures, sur les appontements pétroliers et les bouées de chargement en haute mer. Pour le capitaine : “Le port de Skikda est équipé de moyens suffisants pour maîtriser la pollution à l'intérieur du port pour sauvegarder les unités de production qui sont le GNL, la centrale électrique et le CP1K. La mise en place de la station de traitement des eaux usées en 2010, a diminué les déversements des eaux usées en mer aux dix points noirs recensés". Le chef de la capitainerie de Skikda clôturera notre entrevue en disant que “l'entreprise s'inscrit dans le cadre d'une entreprise citoyenne, elle a mis donc en place un système intégré de gestion de la pollution et de la sécurité au travail pour contribuer à l'amélioration et au développement durable du milieu marin afin de préserver la santé des travailleurs et de la population". Pour le président de l'association écologique Bariq 21, M. Mohamed Tabbouche: “Les ports de Skikda subissent une pollution qui est due essentiellement aux émissions et au dégazage des bateaux accostés ainsi que des rejets de la plateforme pétrochimique sans oublier les eaux non traitées de la ville de Skikda. Un diagnostic de l'état de pollution hydrocarbonée a été établi pour les effluents rejetés dans le milieu récepteur, la mer et par conséquent les ports. Si on suit l'évolution des paramètres physico-chimiques, on pourrait constater une teneur élevée en matière organique dépassant les normes admissibles". Et de rajouter : “La présence des hydrocarbonées est visible même à l'œil nu". M. Redouane Souames, président de l'association Ecologica, dira en outre que “notre association qui s'intéresse à la pollution marine, note que les moyens ne sont pas suffisants pour lutter contre une pollution importante (produits détergents ou barrages flottants etc ...) mais il faudrait lutter contre cette pollution à la source par le biais de processus de productions propres, le contrôle strict des navires ainsi qu'une stratégie pour le respect de la mer". A. B Nom Adresse email