RésumE : Azad termine sa séance avec sa belle-mère. Mais au moment où cette dernière allait sortir, Hadjira sonne à la porte. La jeune femme est confuse... Azad la rassure, elle ne dérangeait pas... Mais trop heureuse pour rater l'occasion de lancer son fiel, Zahia fera des remarques biscornues... Le jeune homme l'empresse de partir, puis revint vers Hadjira qui lui annonce son mariage. Azad sentit son sang se glacer dans ses veines. - Pardon ? - Je dois me marier dans les jours prochains. - Et... Où est le problème ? - Mes parents ont décidé pour moi... Je... Je dois épouser l'homme de leur choix. Un quinquagénaire du bled. Je... Je ne sais plus... Les sanglots lui nouèrent la gorge et elle se prend la tête entre les mains : - Oh, Azad !... Tu ne peux pas savoir à quel point je suis malheureuse... Elle pleurait maintenant ouvertement. De longues larmes ruisselaient sur ses joues, et son visage en fut vite inondé. Azad sentit son cœur se serrer. Hadjira semblait bien malheureuse. Il s'approche d'elle et met une main sur son épaule : - Ne sois pas triste. A chaque problème sa solution... Elle hoche la tête : - Oh, Azad ! Je vais me suicider ! - Hein... Toi aussi... ? - Comment ça moi aussi ? demande-t-elle en s'essuyant les yeux du revers de sa manche et en le regardant dans les yeux. Il sourit : - Je voulais juste te taquiner... En fait... Il y avait un patient chez-moi ce matin, qui avait aussi pensé au suicide. Crois-moi, cet acte, si prohibé par notre religion, ne règle pas les problèmes... La vie comporte des hauts et des bas, mais c'est ça qui nous permet de l'apprécier à sa juste valeur. Elle baisse les yeux et se met à jouer nerveusement avec ses doigts. Azad reprend : - J'aimerais tout connaître Hadjira... Tu sembles tellement sereine avec ton visage aux traits si réguliers qu'on a du mal à te savoir malheureuse. Mais je suis bien placé pour comprendre que derrière les apparences se cachent tant de tragédies. - Hélas, c'est la réalité Azad. Je suis malheureuse... Si malheureuse que je ne sais plus ni réfléchir ni faire quoi que ce soit. - Pour commencer, parle-moi un peu de toi. - Tu veux connaître quoi au juste ? - Tout... Ton enfance, ton adolescence, tes études, tes penchants artistiques, etc. Elle relève une mèche sur son front et pousse un long soupir : - Ma vie n'avait pas été aussi torturée auparavant... J'étais une jeune fille heureuse au milieu de ma famille. J'ai deux frères, qui sont mariés et déjà responsables de famille... Et puis il y a mes parents qui avaient tout fait pour me voir heureuse. Je garde un bon souvenir de mon enfance et de mon adolescence. - Continue... - Le drame chez-moi est qu'un jour je voulais prendre mon indépendance. J'en avais marre du cocon familial. Je voulais vivre à ma guise, sortir, voyager, m'amuser. - C'est tout à fait légitime pour une jeune femme, instruite et cultivée. - Oui... Je venais de terminer mes études et j'avais déjà pu décrocher un poste de professeur dans un lycée. Ma première année dans l'enseignement sera très riche. J'allais de découverte en découverte. Je fignolais mes connaissances et parachevais mon cursus scolaire. Dans ma profession, c'était le grand bonheur. Je suis toujours passionnée par l'école, les élèves, les cours et les examens. J'ai toujours aimé l'enseignement, d'autant plus que la matière que j'enseigne m'attire chaque jour comme un aimant. J'adore la science sous toutes ses formes. Mais les sciences naturelles sont pour moi quelque chose de merveilleux. Tout ce que la nature fait est fabuleux. J'aime susciter la curiosité intellectuelle chez mes élèves et les sentir suspendus à mes lèvres alors que je divulgue mes leçons. C'était captivant au début ! Elle soupire et Azad demande : -Et maintenant... ? -Maintenant ? Je ne sais pas... Mon esprit est trop encombré... Je ne sais plus quoi faire. Je vais tous les jours à l'école, mais je n'ai plus le cœur à faire quoi que soit. Mes leçons sont devenues tellement routinières que parfois je ne ressens plus la satisfaction du devoir accompli. - Et tout cela est dû à cette proposition de mariage ou à autre chose ? Elle hoche la tête : - Bien sûr... Je ne suis pas à l'aise parce qu'il y'a aussi ce problème. - Aussi ? - Oui. Avant cela il y avait eu une autre crise. - Une crise de quoi ? (À suivre) Y. H. Nom Adresse email