Résumé : Malgré les longues années d'absence, Azad n'avait pas oublié l'animosité de sa marâtre à son égard. Il retrouve en elle la même haine et le même mépris qu'auparavant. Elle est toujours cette femme odieuse devant laquelle l'autorité de son père s'efface. Il se sentait fatigué, et Katia l'accompagne pour lui montrer la chambre d'amis. La jeune fille lui parle d'elle... Elle secoue la tête d'un air affligé : - Ce n'est pas toujours le cas. Maman aime sortir, recevoir des amis, voyager, faire du shopping, etc. Le reste lui importe peu. Elle trouve que je suis trop jeune pour l'accompagner dans ses sorties mondaines. J'ai tout de même pu faire deux voyages avec elle. Le premier lorsque j'ai décroché mon passage au lycée, et le second l'année dernière. - Et papa ? Elle hausse les épaules : - Il suit les instructions de maman. Moi je viens en seconde phase. Azad sentit son cœur se serrer. Sa sœur souffre du même syndrome que lui : le manque d'affection. Et pourtant, il pensait que ce n'était pas le cas : - Tout à l'heure au salon, lorsque tu servais le café, je te voyais heureuse. Je me disais que... que tu devrais l'être... Elle s'arrête et se retourne vers lui : - Je ne suis pas malheureuse... enfin... je pense qu'il y a des filles qui vivent des situations plus dramatiques. Azad la prend par les épaules et la contemple. Elle avait les traits réguliers et un visage si innocent. - Maintenant je suis là petite sœur... Je veillerai sur toi. Elle se met à rire, heureuse et détendue. Ils étaient arrivés au haut de l'escalier, et elle le précède vers une chambre au fond du couloir : - C'est là... c'est la chambre d'amis. Maman vient de refaire la tapisserie et l'ameublement. Une odeur de bois frais embaumait l'atmosphère. Azad dépose ses bagages au bas du grand lit en bois qui trônait au milieu de la chambre, et jette un regard autour de lui. Tout était en ordre. Chaque meuble était à sa place, et une brise légère soulevait le rideau de la fenêtre restée grande ouverte. Il ouvrit un placard et constate qu'il y avait des cintres dans la penderie. Il ôte alors son blouson et le suspendit avant de se laisser tomber sur le lit. En face de lui trônait une commode sur laquelle on avait déposé un grand vase plein de fleurs. Il se retourne vers sa sœur : - C'est toi ? Elle hoche la tête en souriant : - Une manière de te souhaiter la bienvenue. J'espère que tu aimes les fleurs... - Qui n'aime pas les fleurs ? Il se lève et lui chatouille la joue : - Merci... moi aussi j'ai quelque chose pour toi. Elle battit des mains : - C'est vrai ? Il ouvrit son sac de voyage et en ressortit un petit écrin : - Je ne connais pas tes goûts, mais je crois que ça te plaira. Katia s'empare de la petite boîte et l'ouvrit pour découvrir une jolie chaîne fine, rehaussée d'un pendentif en perle de culture. Elle porte une main à sa bouche et demeure muette quelques secondes avant de s'écrier : - Elle est magnifique... Elle est magnifique, Azad. Elle lui saute au cou et il la serre contre lui. Il sentit à ce moment qu'il n'était plus seul... Il avait une sœur qui l'aimait et qu'il va sûrement adorer. Ensemble, ils sauront affronter les aléas de ce bas monde. Bien qu'elle soit plus jeune que lui de plusieurs années, elle pourrait être celle sur laquelle il pourra compter. Elle va grandir et devenir une belle femme. Il veillera sur elle comme sur la prunelle de ses yeux afin qu'elle soit heureuse... qu'elle ne rate pas sa vie ! Il la repousse gentiment et lui sourit : - Cela me fait plaisir de constater que ce petit cadeau te plaît. Il lui fait un clin d'œil : - C'est le premier cadeau que tu reçois de moi, et je te promets que ce ne sera pas le dernier. - Merci... Oh ! Merci Azad. (À suivre) Y. H.