Résumé : Depuis qu'Azad s'occupe d'elle, Katia s'est épanouie. Elle était plus détendue et travaillait bien à l'école. Bien que cela déplaise à Zahia, Tahar était heureux de constater que ses enfants s'entendaient bien. Un soir, alors qu'il l'attendait au portail du lycée, Katia présente, à son frère, Hadjira, son prof de sciences, qui n'était autre que sa voisine... La voiture démarre dans un brouillard... On dirait que les cieux déversaient toute leur réserve d'eau. Azad allume ses phares et se met à rouler à petite vitesse. Il avait aussi allumé le chauffage, et suggéra à Hadjira de se détendre sur le siège arrière : - Ne soyez pas timide, jeune demoiselle, nous allons bientôt arriver, et vous serez chez vous, au chaud, dans quelques instants. - Merci ! Merci monsieur... - Appelez-moi Azad. Elle allait riposter lorsque Katia lance : - Mon frère n'aime pas le protocole. Il est très simple. - Je vois... - Puis-je savoir ce que vous voyez ? - Je vois que vous êtes un homme très simple et très correct. Azad sourit et lui lance un regard dans le rétroviseur : - Vous dégagez la même impression. - Oh ! Vous l'avez deviné sûrement. Que je suis bête... ! C'est, bien sûr, un jeu pour le psychologue. - Pas tout à fait. Je ne peux pas toujours deviner. Je dois au préalable discuter longuement avec une personne avant de découvrir les facettes de son caractère. Ils étaient arrivés devant la maison de ses parents, et Azad descendit de son véhicule pour accompagner sa sœur sous la pluie. Il revint deux minutes plus tard et propose à Hadjira de se mettre sur le siège avant. Elle s'exécute, mais Azad remarque la rougeur de ses joues. - C'est plus confortable, n'est-ce pas ? Il contourne le quartier, et un quart d'heure plus tard, il gare devant son immeuble. - Voilà, nous sommes arrivés. Attendez, je vais vous aider. Il ouvrit la portière et lui tendit le parapluie : - Je vais vous aider à atteindre l'ascenseur. Vous boitez, prenez donc mon bras. - Non... je... je vais me débrouiller. J'ai le parapluie et vous ? Vous serez trempé jusqu'aux os sous ces averses. - Oh ! Ce n'est pas grave. J'ai juste quelques mètres à traverser, et je serai à l'abri dans la cage d'escalier. Prenez mon bras et donnez-moi ce parapluie. N'ayant pas le choix, elle lui tendit le parapluie qu'il maintint au-dessus de sa tête, et s'accroche au bras qu'il lui tendait. Azad la sentit tendue. Cela allait de soi... Elle ne le connaissait pas encore assez pour se permettre une telle familiarité. Ils étaient enfin devant l'ascenseur. - Voila, chère amie, je crois que nous sommes arrivés sains et saufs. - Merci !, répondit-elle en prenant appui sur l'entrée de la cage. Merci beaucoup. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous. - Tu serais rentrée comme une grande chez toi. Tu permets qu'on se tutoie, n'est-ce pas ? On est, je suppose, de la même génération. Elle sourit : - Bien sûr. L'ascenseur s'arrête au deuxième étage, et elle hésite une seconde avant de sortir : - J'aimerais monter chez toi. - Hein ? - Oui... pour une consultation. - Oui... tout de suite, là ? - Mais non... Elle baisse la tête avant de poursuivre : - Je voulais venir faire une petite thérapie. Je suis un peu agitée ces derniers temps. - La fatigue peut-être ou le surmenage. - Possible, mais il y a autre chose... Quelque chose dont j'aimerais t'entretenir. - Ma porte t'est ouverte Hadjira... Tu viendras quand tu voudras. - Merci ! Merci encore pour tout ... et bonne nuit. Elle s'en va, et le jeune homme la suit des yeux alors que la porte de l'ascenseur se refermait. La soirée passe sans encombre. Il avait l'impression d'avoir rencontré quelqu'un d'important, alors qu'en réalité il venait de faire connaissance avec sa voisine. Certes, elle était aussi le professeur de sa sœur, mais jusqu'à ce jour il ne le savait pas. Il sourit en repensant à la jeune femme. Elle était timide au fond d'elle-même. Sous ses airs de femme sûre, elle cachait une autre personnalité. De quoi voulait-elle donc l'entretenir ? De sa timidité peut-être ? Elle lui avait révélé qu'elle était agitée. Possible que ce soit vrai... L'anxiété prenait tout le monde au dépourvu. Il venait de terminer de dîner lorsque son téléphone se met à sonner. Il reconnut le numéro de sa belle-mère. Elle n'avait pourtant pas l'habitude de l'appeler. Que se passe-t-il pour qu'elle le contacte ce soir ? Il s'empresse de répondre, et une petite voix, presque un chuchotement, lui lance : - Allo ! Azad, c'est toi ? - Oui, Zahia ? - Chut ! Je parle de la cuisine, je n'aimerais pas qu'on nous entende. - Qu'est-ce qui se passe Zahia ? Quelque chose ne va pas ? - Non... (elle parlait toujours à voix basse) Non... tout va bien. Je voulais juste te demander de me recevoir dans ton cabinet demain matin. - Des problèmes ? (À suivre) Y. H.