Depuis son arrivée à Tunis, met en place un dispositif qui peut surtout contenir la force de frappe des Camerounais en renforçant l'assise défensive. Malmenés sur le terrain, conspués par le public mais aussi égratignés par la presse lors du dernier match amical face au Mali, les Verts ne doivent avoir qu'une seule chose en tête aujourd'hui : surtout ne pas sombrer et prêter le flanc à cette fatalité qui poursuit notre sélection nationale. En foulant ce soir à partir de 19h la pelouse du stade de Sousse, à l'occasion de son premier match de la CAN face à l'ogre camerounais, la cuvée de Saâdane aura le lourd fardeau d'avoir promis de relever le défi alors que l'équipe est encore un bébé, dixit Saâdane. Comment donc sauver la face quand on reconnaît soit même que l'adversaire est plus fort, quand les moyens du bord ne sont pas encore assez “aiguisés” pour entrer dans la bataille ? La réponse peut provenir des tripes, de cette envie de donner le tout pour le tout afin de se surpasser et de cette prise de conscience collective du fait que les Algériens ont besoin de déceler, ne serait-ce qu'une lueur d'espoir, à travers cette équipe en attendant un avenir meilleur. “Nous, nous savons que notre équipe manque de cohésion et de solidité, mais nous savons qu'elle possède aussi des moyens très valables pour se battre et tenter d'arracher un résultat positif”, disait hier Djamel Belmadi, l'un des leaders de cette formation, comme pour lancer un message clair, à savoir qu'il ne faut pas enterrer vite les capacités de réaction des Verts. De toutes les façons, en paraphrasant le coach national, “nous n'avons rien à perdre mais tout à gagner face à l'une des meilleures équipes du monde”. Du coup, relégués au second plan de par le calibre de l'adversaire, les Algériens veulent porter la pression du match dans le camp adverse et préparer une opposition sans complexe. Depuis son arrivée à Tunis, Saâdane, dans le secret le plus total, met en place un dispositif qui peut surtout contenir la force de frappe des Camerounais en renforçant l'assise défensive et surtout qui peut contester leur maîtrise de jeu impeccable. Saâdane sait parfaitement que si ses joueurs veulent se ressaisir, ils doivent impérativement ne pas laisser d'espace aux Lions indomptables, ce qui nécessite une grande présence sur le terrain. Une défense classique à quatre, autant au milieu et deux en pointe avec un seul meneur de jeu qui serait visiblement Ouadah est, dit-on, très proche des cogitations de Saâdane qui veut surtout priver les Camerounais de cette accaparement du ballon qui fait leur force. L'engagement physique dans ce genre de rencontres sera également déterminant dans la mesure où les champions d'Afrique en titre chercheront certainement à ramener la bataille sur le plan physique. Ils savent pertinemment que techniquement les Algériens peuvent tenir le coup, mais que du côté physique, ils ont toutes les chances de passer devant, en témoigne la façon avec laquelle les maliens ont fait la différence. “Je crois que du côté physique, les choses vont largement mieux car nous avons, à quelque jours du début de la compétition, diminué la charge de travail. Les joueurs sont plus aptes à gagner en endurance, ce qui n'était pas le cas face au Mali, où les joueurs devaient travailler beaucoup plus avant pour être prêts à la CAN”, souligne Saâdane, qui précise que le choix des joueurs se fera en fonction de ce paramètre notamment. Plongés dans l'horizon ténébreux de la médiocrité depuis plus d'une décennie, les Verts, même si l'on ne peut raisonnablement leur demander de caracoler en tête du gotha africain, sauront-ils au moins donner aux Algériens des raisons d'espérer et rompre avec le classique “un tour et ils s'en vont” ? Début de réponse ce soir ! S. B.