Les manifestants, drapeaux amazighs à la main, scandaient à gorge déployée des slogans qui rappellent la nécessité de la reconnaissance de tamazight comme langue officielle et la réparation du déni identitaire. Le 33e anniversaire du Printemps amazigh a été riche en festivités à Montréal, en ce samedi d'avril. Plusieurs activités ont été organisées à l'occasion. Ainsi, une marche pacifique a drainé quelques dizaines de personnes au centre-ville de Montréal à l'appel de plusieurs associations, comme le Centre culturel kabyle (CCK), l'association Ines spécialisée dans l'enseignement de tamazight, etc. La manifestation prévue à la mi-journée s'est ébranlée sur la rue Sherbrooke au coin Union pour se terminer par un rassemblement devant le consulat général d'Algérie à Montréal. Des pancartes et des banderoles qui rappellent la revendication identitaire et culturelle ont été déployées par les manifestants. Ces derniers, drapeaux amazighs à la main, scandaient à gorge déployée des slogans qui rappellent la nécessité de la reconnaissance de tamazight comme langue officielle et la réparation du déni identitaire. Un hommage a été rendu également aux 126 martyrs du Printemps noir de 2001. Des prises de parole ont été improvisées lors du rassemblement où l'on a noté l'intervention du représentant du MAK et d'autres animateurs du mouvement associatif. Des policiers du SPVM (Service de police de la ville de Montréal) ont encadré la marche pour prévenir tout débordement. Après la marche qui s'est déroulée dans le calme, une conférence-débat a été animée par l'universitaire Boussad Berrichi au siège de la société Saint-Jean-Baptiste. La conférence organisée par l'organisme Amitié Québec-Kabylie a porté sur le bilan de la lutte en faveur de tamazight. M. Berrichi, qui enseigne à l'Université de Québec, tout en retraçant les grandes haltes du combat identitaire depuis le Mouvement national, a insisté sur la nécessité de transmettre la langue maternelle aux enfants, a fortiori lorsque l'on est dans l'immigration. Pour lui, il incombe aux Kabyles et aux autres Amazighs de ne pas avoir, plus tard, des “Beurs" du Québec. Des “Beurs" qui ne maîtriseraient ni tamazight ni le français. Pour sa part, l'association Ines a lancé un sondage public sur l'enseignement de tamazight. L'objectif de ce sondage est de créer une école officielle. Quelque 70 élèves suivent présentement des cours dans la langue de Mammeri. Dans la soirée, c'est le chanteur Zedek Mouloud qui a donné un spectacle au théâtre Le Château de Montréal en présence d'un public nombreux, des familles pour la plupart. Le gala artistique a été organisé par l'association Azul de Montréal. Zedek Mouloud, qui est au Canada pour un séjour de deux semaines, sera samedi prochain à Ottawa où la fondation Tiregwa s'apprête à lui rendre hommage. Un hommage qui coïncide avec les trente ans de carrière du chanteur. Signalons par ailleurs que l'artiste Akli D. sera à Montréal le 18 mai. L'auteur de l'inusable tube Anef-as i Larbi tranquille sera l'invité d'un nouvel organisme mis en place par des membres de la communauté. Y. A. Nom Adresse email