Une chose est sûre, la visite que s'apprête à effectuer ce samedi le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ne laisse personne indifférent. Qu'il soit élu, militant politique ou associatif, membre de la société civile ou citoyen lambda, tout le monde attend de pied ferme la visite de M. Sellal. Il faut dire que la dernière visite officielle d'un chef de l'Exécutif, celle de Mokdad Sifi en l'occurrence, remonte à novembre 1995. M. Bouteflika a bien évidement visité l'ancienne capitale des Hammadites, mais il l'avait fait en tant que candidat aux élections présidentielles en 1999 et en 2004, jamais en tant que président de la République. Ahmed Ouyahia a fait le déplacement en tant que SG du RND, mais jamais aussi en qualité de Chef du gouvernement. La visite d'Abdelmalek Sellal intervient à un moment où tout le monde semble fermement convaincu que leur wilaya est marginalisée, en témoigne l'absence de projets structurants ou qui sont toujours au stade d'étude. C'est le cas de la pénétrante devant relier le chef-lieu de wilaya et son port à l'autoroute Est-Ouest, du dédoublement de la voie ferrée, de la RN26, qui relève du parcours du combattant : il faut compter plusieurs heures — 4 heures en moyenne — pour que les usagers de cette route à grande vitesse atteignent l'autoroute. C'est la raison pour laquelle, symboliquement, le Premier ministre va d'abord entamer sa tournée par le lancement officiel des travaux de la pénétrante. Alors qu'on s'apprête à livrer l'autoroute Est-Ouest, les travaux de cette fameuse bretelle, qui doit relier le port de Béjaïa à cette même autoroute au niveau de Bouira, ne devraient être entamés qu'à la faveur de la visite du Premier ministre. Il se rendra ensuite à Oued-Ghir où d'importants projets de logements socio-locatifs et promotionnels y sont prévus ainsi que le futur CHU, une revendication vieille de plusieurs décennies. C'est en ce sens que le président de l'APW de Béjaïa, Mohamed Bettache, avait qualifié cette visite, lors de la dernière session, d'opportunité “historique pour l'Etat de rendre justice à notre wilaya complètement délaissée, marginalisée et livrée à elle-même depuis des décennies". Les Béjaouis attendent donc avec impatience les annonces du Premier ministre sur d'autres projets et les domaines, qui seront privilégiés. Le président de l'APW n'a pas manqué de faire état de ses appréhensions du fait notamment que le pouvoir politique les avait habitués à des “effets d'annonces", momentanés ou à des inscriptions de projets populistes, qui risquent d'élargir davantage le fossé entre la population et les institutions. Il souhaite voir donc lancer un projet ambitieux de développement intégré de la wilaya à même de combler, selon lui, le retard considérable accumulé dans tous les domaines et ouvrir ainsi de réelles perspectives. Il est impératif, a souligné M. Bettache, de donner à la wilaya le rang et le statut qui devraient être les siens eu égard à son histoire, ses ressources, sa position privilégiée et les infrastructures stratégiques dont elle dispose (port, aéroport, chemin de fer, etc.). Le port de Béjaïa étant des plus dynamiques à l'échelle nationale ; son développement est compromis par l'absence d'une pénétrante et d'un réseau ferré moderne. M. O Nom Adresse email