La présidente du Conseil d'Etat, Mme Aberkane, vient de réunir toutes les chambres de cette instance judiciaire pour examiner l'appel du FLN à la décision de la justice qui avait invalidé, le 30 décembre dernier, le VIIIe congrès de ce parti. Cette procédure exceptionnelle à laquelle les magistrats de ce Conseil ont généralement recours, lorsqu'il s'agit d'affaires extrêmement importantes, en vue de créer un précédent judiciaire, serait motivée, dans le cas présent, par le souci d'éviter toute éventuelle pression sur les magistrats, selon des spécialistes du droit. La présidente de ce conseil entend ainsi couper l'herbe sous les pieds de ceux qui seraient tentés de sanctionner les magistrats au cas où ils prononceraient une décision contraire aux desseins des pro-Bouteflika. Lors de la dernière saisine de ce conseil par le FLN, au sujet de l'interdiction de la tenue du congrès extraordinaire du parti majoritaire début octobre, le magistrat qui avait débouté les “redresseurs” a été suspendu de ses fonctions dans le mouvement opéré en novembre dans ce corps par le président Bouteflika.