C'est presque un discours utopique développé hier par Hadj Saïd, secrétaire d'Etat au Tourisme, lors de son passage au Forum d'El Moudjahid. Ce dernier a abordé le plan destination pour enchaîner sur les principaux axes du Schéma directeur de l'aménagement touristique (SDAT) et finir sur la réhabilitation de l'agent de voyages et sa réconciliation avec le consommateur algérien. À ce titre, le secrétaire d'Etat a développé des idées et des concepts dignes d'intérêt, mais qui n'apportent rien de nouveau par rapport à ce qui a déjà été formulé par ses prédécesseurs. Hadj Saïd insiste sur l'intersectorialité, sur le partenariat public privé, sur le recours, absolument nécessaire, aux nouvelles technologies. II aborde le foncier touristique et Kara en a fait son cheval de bataille. Il soutient, aussi, que le tourisme ce n'est pas seulement l'hôtellerie, et Noureddine Moussa l'a dit aussi. Il parle du plan qualité tourisme, c'était l'idée même de Chérif Rahmani. Il parle de réhabilitation de l'agent de voyages, Smaïl Mimoune a tout tenté dans ce sens. Résultat des courses, le fossé qui sépare la réalité du terrain des discours ne fait que se creuser davantage. “Nous ne sommes pas encore une destination", a soutenu Hadj Saïd, se rendant ainsi à l'évidence et de reconnaître aussi que l'Algérien n'a même plus de culture touristique et ira jusqu'à confier que “nous n'excellons pas beaucoup dans la promotion". Hadj Saïd reste malgré tout optimiste en plaidant pour “le réajustement des priorités" et tenir compte des SDAT car chaque région algérienne a ses spécificités. À ce titre, le secrétaire d'Etat au Tourisme appelle à “adopter le concept de résilience" car l'Algérie est, de son avis, “la destination de tous les tourismes" en avertissant, cependant, pour ne pas “banaliser notre offre touristique". Hadj Saïd rappellera aussi des chiffres sur le nombre des projets touristiques (713) et fera remarquer que 480 sont pour l'urbain, 154 pour le balnéaire, 28 pour le thermal, 24 pour le saharien et 21 entre le climatique et le rural. Ceci fait ressortir, encore une fois, le déséquilibre dans la répartition comme si cela n'obéissait à aucune étude logique. L'investissement touristique qui se fait pratiquement hors Zones d'expansion touristique (ZET) demeure encore timide tant la bureaucratie a la peau dure (sur les 713 projets, 130 ne sont pas lancés et 122 arrêtés). Il existe aussi un déficit flagrant en places pédagogiques et la formation en elle-même tout autant que les programmes et les méthodes d'apprentissage sont devenus obsolètes. Hadj Saïd annonce, alors, la réalisation de l'école d'Aïn Benian qui fonctionnera les 8 premières années en partenariat avec les Suisses. En attendant, l'école d'El-Aurassi, des plus prestigieuses dans le passé, a nécessité le mécénat d'un particulier pour bénéficier d'une connexion Internet. Il a été question, également, du développement du tourisme local notamment en l'absence de touristes étrangers (70% des 1,7 million de touristes venus en 2012 sont des Algériens établis à l'étranger). Il se trouve que les agences de voyages, lorsqu'elles proposent un produit touristique à l'Algérien dans son pays, elles lui font payer une taxe qui disparaît lorsqu'il s'agit de l'emmener à l'étranger. La demande qui dépasse l'offre de loin vient ajouter son grain de sel couronné par la cupidité de certains opportunistes qui viennent profiter de la crédulité des gens, et ce, en toute impunité. N S Nom Adresse email