RESUMé : Fouzia se sent mal. Une douleur la plie en deux. Elle vomit et devient fébrile. Une femme de ménage la trouve mal et demande de l'aide. L'agent de sécurité la porte chez le médecin de garde. Ce dernier la met en arrêt et lui administre un traitement. Il les raccompagne chez elle. Djohar, la femme de ménage, s'occupe d'elle avant de partir. Fouzia voudrait dormir et oublier... La sonnerie du téléphone la tire de son sommeil. Fouzia s'apprête à décrocher quand elle cesse brusquement. Elle porte la main au ventre. Elle a moins mal. Mais quand elle tente de se lever, elle a un malaise. Elle arrange son coussin et s'allonge sur le côté. Elle respire profondément. Elle regarde les médicaments et prend un comprimé pour calmer les crampes d'estomac, et l'avale avec une gorgée d'eau. Elle se demande qui a tenté de la joindre ou serait-ce une erreur ? Elle regarde son réveil et voit que c'est déjà le milieu de l'après-midi. Elle a dormi quelques heures. Elle se sent mieux. Un coup d'œil autour d'elle la force à se rappeler ce petit paradis qu'elle a décoré avec soin, à son goût, qui risque de ne plus lui appartenir. Lorsqu'elle en avait pris possession, il était dans un piteux état. Son oncle avait financé les travaux. Un maçon avait abattu un mur qu'il avait remplacé par des baies vitrés donnant sur une terrasse où elle avait posé une chaise longue, des plantes vertes. Un coin qu'elle aimait occuper en fin de journée, pour se détendre. C'est un coin intime car elle n'avait pas de vis-à-vis. Si les papiers délivrés par le notaire sont authentiques, elle ne pourra plus en profiter. Où ira-t-elle ? Elle a de nouveau mal. Elle comprend que c'est dû au stress qu'elle subit depuis que son cousin était passé hier. Elle a le sentiment de vivre un cauchemar. Il n'a pas le droit, pense-t-elle, de me mettre dehors. Elle ne se laissera pas faire. La sonnerie du téléphone l'interrompt dans ses pensées. Elle se redresse sur son lit et décroche. Elle est surprise d'entendre la voix du médecin qui l'a soignée et si gentiment raccompagnée. - Bonsoir ! J'appelle pour prendre des nouvelles, ça va mieux ? - Oui, le rassure-t-elle. Merci, je vais beaucoup mieux ! Comment avez-vous eu mon numéro ? - La standardiste me l'a remis. Alors, plus de fièvre ? Pas de malaise ? Et les crampes, elles ont disparu ? -Oui, je me sens encore un peu faible. Je viens de prendre un médicament...c'est gentil d'avoir appelé, ajoute Fouzia. -Si vous avez besoin de quelque chose, profitez-en pour me le dire...Je passerais vous l'apporter ! Fouzia ne peut pas accepter de le recevoir même si elle est dans le besoin. Comme ce n'est pas le cas, elle refuse gentiment. - J'attends de vos nouvelles, lui dit-il. Prenez soin de vous... - Inch Allah ! Au revoir... Elle raccroche, surprise que le médecin de garde soit aussi soucieux de son état de santé. Son cher cousin a bien pris la poudre d'escampette alors qu'elle se sentait mal. Mais il a laissé les papiers. Fouzia prend son sac à main et les prend. Elle décide de relire les documents. Elle les relit avec une curiosité, qui, au fur et à mesure que les lignes défilaient sous ses yeux, balayaient des émotions allant de perplexité, à la surprise, à l'inquiétude et à la suspicion. Hamid allait hériter d'une grande partie des biens de son père. Elle pensait être la seule sur sa liste, à n'avoir rien obtenu. Elle réalise que ses deux autres cousins n'auraient rien. Il saute aux yeux que Hamid a tout manigancé. Sinon comment expliquer qu'un vieil homme aussi bon et soucieux des autres ait pu déshériter deux de ses enfants, alors qu'ils s'entendaient bien ? Elle reste bouche bée, en proie à un choc thermique. Elle n'a plus de fièvre, son sang s'est glacé dans toutes les parties de son corps. Elle relit le testament établi auprès du notaire dont elle note sur son agenda, le numéro et l'adresse. Elle prend le téléphone et compose le numéro. Elle est surprise d'entendre que le numéro n'était plus attribué. Qu'est-ce que cela cachait ? Aurait-il changé de numéro entre-temps ? Si elle était dans de meilleures conditions physiques, elle se rendrait à son bureau. Mais en voulant se lever, elle a un vertige. Elle s'étend de nouveau et tire la couverture sur son corps glacé. Elle a peur. Son cousin ne reculera devant rien pour atteindre ses objectifs. Il a pris en l'espace de moins de quarante-huit heures, le visage d'un monstre... (À suivre) A. K. Nom Adresse email