Résumé : El-hadja n'est pas surprise mais est déçue par son fils. Elle apprend à sa nièce qu'elle l'aurait bien accueillie chez elle si l'appartement était à elle. Elle aussi allait devoir partir car son autre fils allait le vendre. Elle l'emmène à sa chambre et lui remet tous les papiers de son défunt mari en sa possession. Fouzia cherche un acte de donation, une preuve d'héritage du studio. La présence d'un compte rendu psychiatrique surprend la vieille. Son défunt mari n'en a jamais consulté... - Il dit quoi ce compte rendu ? demande-t-elle à sa nièce. - Je l'ignore, c'est illisible... Je ne me rappelle pas qu'il était suivi par un psy ! Elle regarde la date et se rend compte qu'il a été établi un an avant sa crise cardiaque. Elle se demande s'il ne leur avait pas caché qu'il était souffrant. Elle continue les recherches et ne trouve rien d'autre qui puissent révéler qu'il ait eu une quelconque maladie. Pourtant, son oncle a rendu visite à un neurologue et un psychiatre. Pourquoi ? - Je me rappelle qu'il était souvent fatigué, dit el-hadja. Mais vu son âge, c'était normal ! Allah yarhmou, il avait en horreur les spécialistes et les médicaments... A chaque fois qu'il avait des traitements, il sautait les prises puis arrêtait complètement de les prendre ! - Tu crois qu'il avait des troubles et qu'il nous les avait cachés ? C'est toujours Hamid qui le prenait chez le médecin... Je pense que mon cousin ne nous a pas tout dit ! Peut-être qu'il en a profité pour... - Qu'est-ce que tu veux insinuer ? - Rien... Je ne sais plus quoi penser ! Je découvre trop de choses... Je ne comprends pas pourquoi mon oncle n'a rien laissé ! - Tu sais, dit la tante, ton oncle n'a peut-être pas eu le temps d'établir d'acte de donation ! Rappelle-toi ! Il a eu cette crise et il n'a jamais pu reparler et sortir... ses handicaps ne lui avaient pas permis de finir ce qu'il avait commencé ! Continue de chercher... - Est-ce que Hamid a déjà vu ces papiers ? l'interroge Fouzia. Est-ce qu'il est ami avec le notaire ? - Quand j'étais au chevet de ton oncle, je l'ai souvent envoyé prendre des affaires, se rappelle-t-elle. Mais la valise était toujours fermée... Et puis, le notaire, même s'il le connaît, je ne crois pas qu'ils soient amis ! La jeune femme secoue la tête et se perd dans ses pensées. Et si son oncle était souffrant et prenait des médicaments qui l'avaient affaibli au point d'être influençable...? Son cousin en avait peut-être profité pour modifier les titres de propriété à son avantage. Elle se demande ce que ses autres cousins avaient hérité. Si les biens de son oncle ont été partagés de façon équitable et qu'il n'y a aucun problème entre eux, c'est que ni Hamid ni un autre n'a tenté d'en profiter. Mais comment savoir ? Elle n'a pas l'habitude de les appeler ni même de débarquer chez eux à l'improviste. Les quelquefois où elle s'était retrouvée avec eux, c'était ici, chez son oncle lors des fêtes. Maintenant que sa tante allait vivre chez Mohamed, elle ne pourra plus la voir quand elle le veut. - Allah yarhmek, mon oncle ! murmure-t-elle en remettant tous les papiers dans la valise avant de la refermer. - Mais tu n'as pas fini, remarque la vieille femme. - Je ne crois pas que je le trouverais ici, dit Fouzia. S'il y a une preuve, elle doit... Mais elle n'ose pas aller plus loin. Elle ne peut pas dire du mal de son cousin. Sa réaction ne la surprendrait pas. Même si son doute s'avère fondé, elle n'acceptera jamais de l'entendre. C'est son fils ! - Ma tante, connais-tu le notaire ? - Ma fille, ton oncle ne me mêlait jamais à ses affaires ! Comme il était toujours bon et juste avec les siens, je n'ai jamais tenté d'en savoir plus ! Je lui faisais confiance, tu comprends ? Fouzia se lève, prête à partir. Elle est plus déçue qu'à son arrivée. - Tu ne te souviens pas dans quel quartier je peux le trouver ? El-hadja, tout en la raccompagnant, se rappelle qu'il s'y rendait à pied. - Ce doit être dans le quartier, lui dit-elle. Si cela peut t'aider... - Merci... Elle l'embrasse sur la joue et part. Une fois dehors, elle s'arrête pour essuyer les larmes qui l'aveuglent. S'il n'y a aucune preuve que le studio est à elle, son cousin la mettra dehors ! Elle décide de ne pas baisser les bras. Elle doit retrouver le notaire et tenter d'en savoir plus... (À suivre) A. K. Nom Adresse email