Résumé : Fouzia se pose des questions. Pourquoi son oncle consultait un neurologue et un psychiatre. Etait-il souffrant ? Pourquoi ne leur avait-il rien dit ? Elle en est à se demander si les neuroleptiques ne l'ont pas affaibli. Si son cousin n'en a pas profité pour l'influencer. Vint la crise cardiaque qui l'avait handicapé. Il n'avait jamais pu récupérer. Il était mort sans avoir fini ce qu'il avait commencé. Fouzia doit à tout prix retrouver le notaire si elle ne veut pas que son cousin la jette à la rue... Fouzia regarde autour d'elle. Elle se demande où se renseigner. Elle marche dans la rue, sans but précis. Elle lit les plaques sur son chemin. Quant elle voit celle d'une traductrice, elle n'hésite pas à pousser sa porte. Elle salue la jeune femme assise derrière le bureau. Elle s'excuse de la déranger. - C'est pour un renseignement, dit-elle. on m'a dit qu'il y avait des notaires, dans le quartier. Je n'arrive pas à les situer ! Est-ce que vous pouvez m'aider ? - Ecoutez, il m'arrive de travailler avec deux d'entre eux qui sont installés un peu plus loin. Si vous voulez, je vous donne leurs adresses précises ! - Vous êtes gentille... Elle la regarde ouvrir un agenda et lui noter les adresses sur un papier. - A votre avis, il y a combien de notaires, dans le quartier? La traductrice hausse les épaules. - Je n'en connais que deux mais il doit y en avoir d'autres. Fouzia la remercie, saisit le papier qu'elle lui tendait, le range dans sa poche et lui sourit. - Encore merci, lui dit-elle avant de sortir du bureau. Quant elle se retrouve dans la rue, elle se rend à la première adresse. Le bureau du notaire était fermé. Une pancarte précisait qu'il serait absent jusqu'à la fin du mois. La seconde adresse en main, elle hèle un taxi et lui donne l'adresse. Quelques minutes plus tard, il s'arrête dans une ruelle. - C'est ici, normalement, vous devez prendre l'escalier sur votre droite... Fouzia règle sa course, puis, prend les escaliers. Ils donnent sur l'entrée d'un grand hall où il y a plusieurs enseignes. Il y a un dentiste, un médecin généraliste, un cabinet d'avocats et un notaire. Il est situé au premier. Elle monte les escaliers rapidement et sonne à la grande porte en bois. La porte s'ouvre sur une secrétaire d'âge mûr. - Bonjour madame, dit Fouzia. Je voudrais voir le notaire... - C'est pour ? - J'ai besoin d'être conseillée. Est-il là ? Peut-il me recevoir ? - Il est absent. Mais si vous voulez, je peux vous arranger un rendez-vous avec lui, propose la secrétaire, sortant un agenda. Votre nom, s'il vous plaît ? Fouzia le lui donne ainsi que celui de son travail. La secrétaire la raccompagne. - Je vous appelle dès son retour ! La jeune fille la remercie et part. Elle se demande si elle ne doit pas continuer à chercher d'autres notaires. Il y a une chance sur un million que son oncle ait fait appel aux services de ce dernier. Elle doit retrouver tous les autres notaires du quartier. Elle sait que cela lui prendra plusieurs jours et même qu'il lui faudra de l'aide. Elle a conscience qu'il se peut, que même en le retrouvant, elle risque de ne pas être renseignée sous prétexte de secret professionnel. Mais la peur de se retrouver à la rue ne lui laisse pas le choix. Elle doit tout tenter. Elle ne peut pas rester les bras croisés et attendre. Son cousin l'avait avertie. Dans un mois, il reprendrait son “bien". Elle doit lui prouver que son oncle ne l'a pas oubliée et qu'il lui a bien laissé ce studio en héritage. Toute à ses pensées, elle ne voit pas les regards admiratifs des hommes sur son passage. Il faut que l'un d'eux siffle pour qu'elle s'en rende compte. Elle ne se retourne pas. Elle poursuit son chemin et rentre à pieds, espérant tomber sur d'autres enseignes de notaire... (À suivre) A. K. Nom Adresse email